Dans le secteur culturel, l'incompréhension fait peu à peu place à la protestation
Après avoir exprimé leur incompréhension totale par rapport à la décision prise mercredi soir par le Comité de concertation de fermeture complète du secteur culturel, différents acteurs de la culture affirment jeudi envisager plusieurs actions pour manifester leur mécontentement.
"Nous refusons purement et simplement les décisions du gouvernement", explique Virginie Devaster de l'Union de Professionnel·les des Arts et de la Création (UPAC-T). "Nous maintiendrons quoi qu'il arrive notre festival 'Noël au théâtre', qui aura lieu du 26 décembre au 7 janvier. Nous nous sommes déjà concertés avec les compagnies qui sont d'accord sur le principe. Les modalités pratiques restent à définir". L'UPAC-T fait également savoir qu'une réunion aura lieu jeudi après-midi pour décider si l'Union prendra part à d'autres actions.
Les sociétés de droits d'auteurs SACD et Scam ont elles aussi annoncé, au nom de leurs membres, auteurs et autrices des différents secteurs de la création victimes de la fermeture, préparer une action en référé au Tribunal de première instance pour "demander l'annulation immédiate de cette mesure avec le double argument de son caractère discriminatoire et disproportionné." Elles affirment également vouloir prendre contact avec les responsables politiques pour exiger une rectification et insistent sur leur soutien aux actions éventuelles qui pourraient être entreprises par les membres du secteur culturel.
La plateforme d'artiste State of the arts a déposé jeudi une demande pour une manifestation en faveur de la culture programmée dimanche 26 décembre à 14h00 sur la place de la Monnaie à Bruxelles. Les appels à participer à cette action se sont multipliés sur les réseaux sociaux, notamment via l'acteur flamand Stany Crets.
Du côté de la Fédération des employeurs des arts de la scène (FEAS), des actions sont également prévues. "Nous sommes scandalisés par ces mesures qui vont même au-delà de ce que préconisent les experts", s'indigne Philippe Degeneffe, président de la FEAS. "C'est pourquoi nous avons prévu une action en référé au Conseil d'État. Deux groupes de travail planchent également des actions de communication et, pourquoi pas, des actions sur le terrain."
Concernant les cirques, Alexandre Bouglione fait savoir que, s'il n'envisage pas d'action concrète pour le moment, il sera solidaire de celles qui auront lieu. "Le comité de concertation vient de signer la mise à mort de ce cirque", déclare M. Bouglione qui précise réfléchir sérieusement à déposer le bilan.
Les cinémas se sont aussi joint à la protestation, l'asbl les Grignoux qui gère trois cinémas à Liège et un à Namur a décidé de maintenir ses salles ouvertes, tout comme le Quai 10 à Charleroi et plusieurs cinémas à Bruxelles, dont le Palace ainsi que le théâtre des Tanneurs. Tous appellent le gouvernement à revenir sur ses décisions. Un appel partagé par le théâtre Le Public à Bruxelles et L'IRW-CGSP-CULTURE.
En Flandre, la protestation s'organise également, l'ensemble du secteur culturel et de ses sympathisants est invité à installer un drapeau noir devant leur porte ou sur leur fenêtre, une photo de profil noire sur Facebook et à utiliser le hashtag #blackoutforculture. Il ne s'agit que d'une première action parmi celles qui sont prévues, précise le secteur.
Source : Belga