Toutânkhamon remballe : un bilan en demi-teinte pour l’exposition
L’exposition Toutânkhamon ferme ses portes à la gare des Guillemins. Après plus d’un an d’exposition et deux prolongations, l’heure est au bilan pour les organisateurs.
“C’est un bilan en demi-teinte” constate Alain Mager, l’administrateur délégué de la société organisatrice des expositions immersives, Europa Expo. « L’exposition avait commencé sur les chapeaux de roue avec presque 100 000 visiteurs les trois premiers mois. Ensuite, les fermetures liées à la pandémie nous ont forcé à revoir les conditions d’accès. » L’accueil a été réduit à un tiers de ses capacités, assorti d’horaires élargis, offrant aux visiteurs le sentiment d’un rendez-vous privé avec Pharaon. Au total, 180 000 personnes ont découvert son histoire.
Si les pièces d’exposition quittent cette semaine leurs vitrines, certains objets resteront en Belgique. Les décors du tombeau, achetés au Musée du Caire, serviront lors d’une exposition itinérante sur le souverain égyptien. Les vitres et le système de protection seront également réutilisés. Les organisateurs espèrent ainsi mettre sur pied une nouvelle exposition en décembre 2022 à Bruxelles pour le centenaire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon.
Quand le Brexit s’invite chez Toutânkhamon
Bustes, vases, joaillerie : les pièces de la collection ont été renvoyées dans leur pays et musées d’origine, à l’exception de la Grande-Bretagne. Le transport vers les musées britanniques reste pour l’instant en suspens. Depuis le Brexit, de nouveaux formulaires inédits s’accumulent sur le bureau de Sophie Meurisse, directrice artistique. « C’est tout nouveau ! Aussi bien pour nous que pour le transporteur. On essaye de remplir tout correctement pour éviter que les pièces restent bloquées à la frontière britannique ou soit considérées comme de la contrebande. »
Place à un autre dirigeant
Le pharaon Toutânkhamon cède sa place à l’empereur Napoléon. L’ouverture de l’exposition est prévue pour avril 2021. “On y abordera notamment les deux séjours liégeois de Napoléon” confie Alain Mager. Entre immersion et narration, Europa Expo, l’organisateur, misera sur les codes qui ont fait le succès des précédentes éditions (J’avais 20 ans en 14, Golden Sixties, de Salvador à Dali). Basé sur des mises en scène mettant les sens en éveil, le projet invitera le spectateur à marcher dans les traces de Bonaparte. L’exposition prévue aux Guillemins s’inscrit dans le cadre des commémorations du bicentenaire de la mort de l’empereur.
(A.P.)