L'été de nos rivières: les déchets verts véritables nuisances
En cette période estivale, les déchets de tonte de pelouse sont de véritables nuisances lorsque les riverains s’en débarrassent dans les cours d’eau. Ce sont des atteintes directes à la santé de nos rivières. Les habitants ne sont pas toujours conscients du mal qu’ils font à leur environnement propre. Communes et contrats rivières travaillent main dans la main pour remédier à cette problématique.
En période estivale, les dépôts de déchets verts se multiplient, notamment à Modave où certains n’hésitent pas à décharger leurs tontes de pelouse en bordure de rivière. Des incivilités qui ne sont pas sans conséquences sur la santé de nos cours d’eau.
« Ces déchets endommagent non seulement le milieu aquatique, mais également les berges qui vont se dégrader au fur et à mesure, jusqu’à l’érosion. Il faut vraiment agir pour protéger nos rivières. Mais c’est un travail complexe, car on ne peut pas toujours identifier les pollueurs », explique Sébastien Devillers, coordinateur Contrat rivière Meuse Aval - Comité local du Hoyoux.
« Il faut conscientiser les populations. L’herbe répandue dans le cours d’eau est bien entendu « biodégradable ». Mais cette transformation ne se fait pas sans dommages pour l’environnement : elle entraîne une réduction de la teneur en oxygène dissous dans l’eau et un colmatage des fonds par les résidus (au détriment de la faune aquatique), un enrichissement de l’eau en matières organiques menant à terme à son eutrophisation (développement excessif d’algues entraînant lui aussi une consommation de l’oxygène et l’asphyxie du milieu) mais également un enrichissement des berges en matières organiques azotées favorables à la prolifération de plantes nitrophiles comme l’ortie (dont de nombreuses personnes tentent paradoxalement de se débarrasser en les « étouffant » sous les tontes de pelouses, ce qui est contre- productif) », commente-t-il encore.
Ces infractions environnementales sont inventoriées par les contrats rivières et transmises aux communes partenaires. Celles-ci se chargent de contacter les contrevenants qui ont pu être identifiés afin de les sensibiliser au problème. Pour la commune de Modave cela représente une cinquantaine de dossiers en 2020.
« Nous avons en effet envoyé une cinquantaine de courriers l’an dernier, et 17 dossiers ont pu être solutionnés. C’est un travail de longue haleine, mais qui est primordial si l’on veut préserver les différents cours d’eau de notre magnifique région », commente Bruno Dal Molin échevin de l’environnement à Modave.
Ces dépôts de déchets verts représentent un énorme travail de terrain, mais également de suivi administratif pour les contrats-rivières en collaboration avec les communes partenaires. L’objectif est de rayer les gros points noirs de la carte.
« En tout, un peu moins de 1900 dépôts, zones d’incinérations et disséminations de déchets problématiques ont été inventoriés sur l’ensemble du sous-bassin hydrographique de la Meuse Aval pour un total d’environ 8000 « points noirs », toutes catégories confondues (ce qui représente un peu plus de 23 % de l’ensemble des atteintes inventoriées). Notons également que ces 1900 dépôts sont répartis sur un total de 1250 km de cours d’eau inventoriés : cela représente donc près de 2 dépôts par km ! », précise encore Sébastien Devillers.
Tout un travail de communication et de prévention est également mené afin de conscientiser les habitants à cette problématique. Beaucoup ne se rendent pas compte des dégâts qu’ils occasionnent à leur propre environnement.
Sophie Driesen
https://www.modave.be/index.php?option=com_k2&view=latest&layout=latest&Itemid=435