Liège chefs d'œuvre : La Foret - Magritte
Durant la première moitié du 20e siècle, le Surréalisme est la seule tendance artistique qui ne s’affirme pas à travers un renouvellement de la technique picturale. Il veut proposer des images créées sans les contraintes de la raison, en associant des contraires ou en explorant le hasard. Les recherches prennent appui sur des jeux linguistiques et des associations sans articulation logique, et invite le spectateur à pénétrer dans un monde onirique, imaginaire et fantastique.
C‘est dès 1920 que Magritte a une production clairement surréaliste, devenant le chef de fil du mouvement en Belgique. Les premières activités du groupe commencent en 1924, alors qu’il n‘est véritablement fondé qu‘en 1927. Les surréalistes bruxellois ne se considèrent pas comme une filiale de la branche française. Leurs moyens plastiques sont différents. Ils jouent sur le quotidien, les images associées aux mots, l‘humour, la dérision et la provocation.
Par sa peinture, René Magritte conçoit des « images poétiques » jouant sur le langage et sur des associations étranges. Sa manière de peindre est lisse, voire impersonnelle, académique et illusionniste. Grâce à ces méthodes combinées, Magritte crée des images déroutantes à partir d‘objets du quotidien hors de leurs contextes habituels et dont les échelles et proportions sont modifiées.
La Forêt, œuvre de jeunesse peinte en 1927, met en scène des éléments iconographiques récurrents dans l’œuvre de Magritte tels qu’un mur taillé comme une découpe de pièces de puzzle, une toile de fond métallique, et un plancher inspiré par l’artiste surréaliste italien Giorgio De Chirico. Ce décor est habité d’un cylindre creux dont émerge une tête. Celle-ci ne présente pas de traits anatomiques d’un visage mais est « remplie » de branchages.
Cette œuvre, plus ancienne contribution surréaliste de Magritte dans une collection de la Fédération Wallonie Bruxelles, a bénéficié d’analyses d’imageries scientifiques. La réflectographie à la lumière infrarouge a notamment mis en évidence l’existence d’un dessin préparatoire, réalisé au crayon ou au fusain. Ce tracé semble relativement identique au résultat final peint par l’artiste.