Liège chefs d'œuvre : Manuscrit « Officier de fortune »
Le Musée Grétry, maison natale du célèbre compositeur d’opéra-comique André-Modeste Grétry, conserve un manuscrit musical inédit : L’Officier de fortune.
L’histoire de ce manuscrit est digne d’un trésor oublié.
En prévision du bicentenaire de la mort du compositeur, le conservateur du musée recherche une programmation musicale originale et entreprend de vider la bibliothèque. Il y retrouve la partition dormant au fond d’un tiroir dont la clé était perdue.
Sa restauration a été possible grâce à l’intervention du Fonds David-Constant.
Le manuscrit de cet opéra-comique comprend 69 feuillets qui n’ont jamais été joués ou même édités. Ce drame lyrique en 3 actes et en prose, est pourtant approuvé par la Comédie italienne en 1790, mais l’entrée en guerre de la France contre l’Autriche en 1792 oblige Grétry à abandonner le projet.
Cet opéra-comique met en scène le personnage de Verner engagé comme soldat volontaire pour une durée de trois ans auprès de l’armée. A l’issue de ce service, il pourra épouser Lisbeth dont il est amoureux. Le capitaine Spandau, aka l’officier de fortune, est à l’origine de cet accord avec Verner. Cependant, le colonel n’a pas connaissance de ce contrat passé entre les deux hommes et refuse de voir Verner quitter l’armée. Lisbeth et Spandau tentent de le convaincre. Il finit par accepter les termes du contrat à condition que Spandau trouve un remplaçant à Verner.
L’histoire démontre que l’amour peut triompher des obligations militaires.
Face aux circonstances militaires, il n’est plus question de présenter un opéra-comique dont les personnages portent des noms à consonance germanique et servant une armée ennemie du pays.
Le manuscrit du musée Grétry a permis de reconstituer cet opéra-comique en déchiffrant les paroles. Grâce à ces recherches, « L’officier de fortune » peut aujourd’hui être joué et présenté au public.
Il l’a notamment été à l’Opéra Royal de Wallonie en octobre 2012 à l’occasion de la programmation célébrant le bicentenaire de la mort d’André Modeste Grétry.