Amercoeur est un quartier de Liège, situé sur la rive droite de la Dérivation, en face d’Outremeuse.Il se trouve juste au pied de l’ancienne forteresse de la Chartreuse.Au cours de l’histoire, plusieurs fois, des troupes étrangères hostiles aux Liégeois y ont pris position pour bombarder la ville.Il reste dès lors peu de monuments historiques dans cet très ancien quartier de LiègeQuelques bâtiments historiques ont tout de même échappé à toutes ces destructions. PONT D’AMERCOEURLe pont d'Amercœur est un des principaux accès au quartier. Long d’une soixantaine de mètres, il traverse la Dérivation pour relier les quartier d’Outremeuse et d’Amercoeur. Ce pont a été construit au début des années 80, dans le cadre des travaux de modernisation des quais de la Dérivation. Ainsi, des passages sous le pont ont été aménagés sur les quais pour faciliter le transit automobile. La construction actuelle a été précédée par d’autres ponts, dès le 11e siècle ; c’était alors des ouvrages en bois, qui enjambaient, ce qui était alors encore, un bras de l’Ourthe. Ces pont été remplacés au cours de leur histoire, suite à des fortes crues ou des bombardements. Un premier pont métallique, construit par John Cockeril, avait été posé ici en 1876 EGLISE DE SAINT REMACLE-AU-PONTL'église Saint-Remacle-au-Pont, est une des églises paroissiales les plus anciennes de Liège. Un sanctuaire a été fondé ici au 9e siècle, avant de devenir le siège d’une paroisse au 14e siècle. L’église gothique a été pratiquement détruite en 1691 par les bombardements du maréchal de Boufflers. Seul le pied de la tour a pu être conservé lors de la reconstruction de l’édifice actuel, au début des années 1700. La façade a été ensuite été endommagée par une bombe alliée, le 25 décembre 1944. Elle a été refaite après-guerre avec les éléments d'origines. La façade a été ornée d'un relief de Louis Dupont au fronton ainsi que d'une statue de la Vierge de Oscar Berchmans. Au pied de la tour se trouve une statue, de Notger, le premier Prince-évêque de Liège. La statue se trouvait auparavant dans le cloître de la collégiale Saint-Jean, là où il avait été enterré. Au pied de la statue, on peut encore lire une locution en latin « HIC REQUIES MEA », « Ici est mon repos ».. LA COUR des PREBENDIERSLa cour des prébendiers se situe dans la rue d’Amercoeur. Cet emplacement a d’abord abrité une léproserie dont s’occupait le tout proche couvent de Cornillon. Au XIIIe siècle, la léproserie dont s’occupait le couvent de Cornillon a cédé la place à un hospice, qui abritait des personnes nécessiteuse, souvent âgées, mais toujours méritantes, aux yeux du conseil de la cité de Liège. La cour des Prébendiers est un ancien hospice bâti au xviiie siècle. La Cour des Prébendiers est un ancien hospice dont les bâtiments remontent au XVIIIe siècle. Ils sont placés en carré, autour d’une cour pavée. Le style mosan est bien reconnaissable : des murs en briques rouge, avec des soubassement en blocs de pierre calcaire.On retrouve cette pierre calcaire dans les encadrements de fenêtres et les bandeaux en façade. La cour des prébendiers a été rénovés à la fin du XXe siècle, à la demande du CPAS de Liège, pour y aménager une quinzaine d’habitations à destination de personnes en difficultés sociales CHARTREUSELa Chartreuse a été une caserne militaire de l’armée belge jusqu’en 1982, puis les lieux ont été désaffectés. Restés longtemps à l’abandon, les bâtiments sont à l’état de ruines. La Chartreuse doit son nom à un ancien monastère de moines Chartreux qui se sont installés là-bas, à partir du XIVe siècle, et qui y sont resté jusqu’à la Révolution liégeoise, en 1794. Après la bataille de Waterloo, les vainqueurs ont réglé le sort des territoires repris à Napoléon. L’ancienne principauté de Liège, devenue Département de l’Ourthe sous le régime français, a été attribuée au Royaume-Unis des Pays-Bas. Ce sont les Hollandais qui ont transformeé la Chartreuse en position fortifiée. Elle devait, avec le fort de Huy et la Citadelle de Liège, servir de rempart contre la France. En 2022, des militants ont occupé une partie du site où était prévu un projet immobilier de logement. Après 6 mois d’occupation, le promoteur s'est engagé à ne plus poursuivre de projet immobilier sur les terrains du site qui lui appartiennent.Le site avait servi de prison lors de la première guerre mondiale. A la fin de la seconde guerre mondiale, en 44-45, les troupes américaines y ont installé un hôpital militaire BASTION DES FUSILLéSLe fort de la Chartreuse a été occupé à partir du 6 août 1914 par l’armée allemande. C’est dans un de ses bastions qu’ont été exécutés des résistants qui appartenaient au réseau de renseignement et d’action de la Dame Blanche, lors de la guerre 14-18, tandis que la Citadelle de Liège a son enclos des fusillés de la seconde guerre mondiale. Sur place, différents monuments rendent hommage aux fusillés de la Chartreuse. La désaffectation de la caserne a laissé sans surveillance ce site mémoriel.Le site a été plusieurs fois la cible d’actes de vandalisme et de vol. Les plaques de bronze, où étaient inscrits les noms des 48 martyres, ont été volées en 2011 ; elles ont été remplacées, en 2018, par un monument en pierre où ces noms ont été gravés.Deux jours après l’inauguration de ce monument, la statue en bronze du monument au fusillé était volée à son tour. Retrouvée des mois plus tard, elle a été utilisée pour faire un moulage, qui a été mis à sa place… Elle représente un condamné, les yeux bandés, qui attend son exécution. ARVô DE LA CHARTREUSEUn arvô désigne, en wallon liégeois, un passage couvert. A l’origine, au XIVe siècle, il n’y avait ici qu’un simple pont en bois qui permettait aux moines de passer d’un côté à l’autre de leur domaine. C’est vers l’an 1600 que l’Arvô de la Chartreuse a été aménagé en pont fortifié. La construction, en briques rouges, compte une dizaine de meurtrières, qui témoignent de son rôle de porte de la ville, Le thiers de la Chartreuse, que l’arvô enjambe, était une des routes qui reliaient la cité de Liège à Aix-la-Chapelle. L’arvô a été classé comme monument le 5 juin 1981. VALDORL’hopital Valdor est situé rue Basse-Wez, toujours dans le quartier d'Amercœur. Le bâtiment initial a été construit en 1889. Il s'agissait au départ d'un hospice pour personnes âgées et pour invalides. À la fin des années 80, l'ancien hôpital a été laissé à l'abandon. Lors des travaux de réhabilitation, seule la façade originale a été conservée. Le Valdor est devenu ensuite un établissement hospitalier spécialisé dans la gériatrie et la revalidation. MONT CORNILLONL'ancienne abbaye du Mont Cornillon se situe entre la rue de Robermont et le thier de la Chartreuse. Au début du XIIe siècle, il n’y avait ici que quelques cabanes où étaient soignés des lépreux, qui y vivaient reclus. Depuis sainte Julienne, au 13e siècle, jusqu’à la révolution française, le mont cornillon a été le plus important hôpital liégeois. On y a vénéré saint Corneille, ce qui pourrait être à l’origine du nom donné au site : « Cornillon ». La tour remonte au 13e siècle. C’est à cette époque, que vécu ici Sainte Julienne de Cornillon. Cette religieuse, qui soignait les lépreux, est connue pour avoir obtenu, de l’évêque de Liège puis du pape Urbain IV, l’institution de la Fête-Dieu, ou du saint sacrement. Cette fête est célébrée depuis lors dans le monde entier, et est, aujourd’hui encore un jour férié dans de nombreux pays. Certains le regretteront sans doute, ce n’est plus le cas, à Liège...