Amay: 89 exhumations en cours au cimetière d'Ombret
Les inondations de l’année dernière ont également causé des dégâts à certains cimetières. Au cimetière d’Ombret à Amay, un mur entier a été emporté par l’eau. Il est venu s’écraser sur des tombes qui étaient encore entretenues. Les tombes doivent donc être déplacées. L’occasion de s’intéresser à l’état de nos cimetières et à leur gestion qui peut s'avérer complexe.
Au cimetière d’Ombret à Amay, des travaux très particuliers ont débuté. Suite aux inondations de l’an dernier, des tombes ont été endommagées. "Les eaux ont emporté un mur qui est tombé sur des tombes. Nous avons donc dû lancer des travaux pour faire de la place dans le cimetière afin d'enterrer les défunts dans la rangée à côté qui n'a pas été touchée. Cela signifie que 89 personnes vont être exhumées au cours de ces travaux. Certains seront placés dans l'ossuaire d'autres seront à nouveau inhumées", détaille Anthony Pachioli, le responsable du service travaux d'Amay.
Enterré mais pas ad vitam aeternam
Dans tous nos cimetières, il existe des concessions funéraires qui sont arrivées à leur terme. Dans ce cas, la tombe peut être retirée pour laisser la place à d’autres sépultures. Des travaux assez rares, qui prennent du temps, de l’argent et qui demandent d’importantes équipes. À Ombret, l’exhumation de ces défunts était déjà prévue à cause de la stabilité du mur. "Nous avions déjà affiché un avis que nous devions laisser 2 ans pour que les personnes qui s'y intéressent nous contactent. Les inondations et la chute de ce mur nous ont forcées à accélérer le mouvement. Nous avons donc envoyé des lettres et appelé les familles concernées. Certaines n'ont pas répondu, d'autres ont été fortement affectée. Les réactions ont été diverses et variées. Je félicite nos équipes, car elles ont fait preuve de professionnalisme", insiste Stéphanie Caprasse, l'échevine des Travaux d’Amay.
La lourde charge psychologique des fossoyeurs
Jean-Marc fait partie de l’équipe sur place. Il exerce ce dur métier depuis plus de 30 ans. "Nous allons devoir ouvrir les cercueils, voir ce qu'il y a dedans et transférer les personnes qui doivent être remises en terre dans un autre cercueil. Les autres seront placées dans l'ossuaire comme le veut la loi. C'est lourd comme travail, cela va durer longtemps, mais c'est nécessaire pour le respect de la sépulture des familles. Cela fait 30 ans que je fais ça et j'évite de ramener ce que je vois pendant ma journée à la maison. J'évite d'en parler et d'y penser. Ce n'est pas un travail que tout le monde pourrait faire, c'est sûr", juge Jean-Marc Cuccuru, le brigadier des cimetières d’Amay.
À la fin de ces travaux en 2023, les familles pourront à nouveau se recueillir paisiblement sur la tombe de leurs proches. Ces événements rappellent à quel point il est complexe de lancer des travaux important dans nos cimetières. Entre affect et manque de moyens, les équipes qui se chargent de leur entretien tentent de faire leur possible pour les rendre accueillants. (P.J.)