Hannut: pour un cadre structurant des parcs éoliens
Le député-bourgmestre de Hannut Manu Douette plaide pour une meilleure planification des projets éoliens sur le territoire wallon. Depuis près de 20 ans, les mâts fleurissent un peu partout dans une certaine anarchie regrette le parlementaire qui veut plus de cohérence en la matière. La pax éolienne est actuellement en cours de révision au gouvernement wallon. Il réclame un cadre réglementaire plus contraignant.
Hannut, comme d’autres communes wallonnes, voit pousser des parcs éoliens sur l’ensemble de son territoire. A ce jour ce sont 11 mâts qui ont été érigés, et presqu’autant de recours contre de nouveaux projets introduits sur la commune.
« Si le bien-fondé du développement des énergies renouvelables n’est plus à démontrer, le cadre permettant ce développement dans le respect du cadre de vie des citoyens wallons reste lacunaire », déplore Manu Douette député-bourgmestre de Hannut
Depuis 2002, ce sont 102 demandes qui ont été introduites à Hannut, soit 1 éolienne par kilomètre carré, si elles avaient toutes été acceptées. Les recours sont aujourd’hui systématiques pour faire face à l’anarchie des implantations éoliennes. Le député-bourgmestre revendique un cadre réglementaire global pour éviter cette désorganisation qui aboutit aujourd’hui à une surenchère des promoteurs et une dénaturation du cadre de vie des habitants.
« Vu le développement éolien actuel, sans vision globale, la planification territoriale est déjà fortement contrainte. Plusieurs critères cruciaux sont absents des permis octroyés aux parcs éoliens existants. La co-visibilité, les dimensions, la distance par rapport à l’habitat ainsi que les normes de bruit et effet stroboscopique doivent être prises en compte. Le bridage des éoliennes ne peut être accepté, cela n’a pas beaucoup de sens de limiter la capacité productive d’une éolienne », avance-t-il.
Et d’avancer certaines balises : « Pour la co-visibilité, il est préconisé un angle horizontal de 150° sans éolienne sur une longueur de vue limitée à un rayon de 5 km dans les zones open field. Pour les dimensions, il est préconisé une hauteur absolue, altitude, hauteur du mât et pales comprises, des infrastructures éoliennes limitée à 250 m. Pour la distance à l’habitat, il est préconisé une distance minimale de 600 m. »
Il est urgent de mieux planifier les projets éoliens sur l’ensemble du territoire wallon et d’instaurer un cadre structurant. Des balises doivent être définies, plus contraignantes et plus respectueuses du cadre de vie des citoyens.
« Personne ne peut nier que le développement éolien a un impact paysager certain. Les éoliennes, quand elles ne sont pas installées le long des voies de communication importantes modifient le paysage wallon en lui enlevant son caractère naturel. Cet impact doit être compensé à la même hauteur et de manière pérenne», ajoute encore Manu Douette.
Des pistes à suivre assurément. D’autant que la pax éolienne wallonne est en cours de révision au gouvernement wallon. Le document final est attendu pour la fin de l’année.
Sophie Driesen