Les riverains de Cointe tracassés par un projet immobilier renaissant dans le Bois d'Avroy
Depuis plusieurs années, le quartier de Cointe intéresse de nombreuses sociétés qui souhaitent y développer des projets immobiliers. Ce mois-ci, c’est un projet déjà lancé en 2017 et finalement refusé qui refait surface et concerne la partie sud du Bois d’Avroy. Mais l’adaptation des plans par Immobel et ULP 2 inquiète toujours les riverains. "Il y a d'abord eu le Bois L'Évêque, le projet de General Construction dans le Bois d'Avroy côté Kleyer qui est au frigo mais qui existe toujours, il y a eu le projet Besix dans la prairie des Bruyères et maintenant, le projet Immobel de l'autre côté, rue des Bruyères. C'est une préoccupation majeure pour nous", confie Philippe Vienne, représentant du comité de quartier.
Florence est une riveraine cointoise. Cette dernière habite en face du Bois mais également juste à-côté de la plaine des Bruyères où Besix avait déjà lancé un projet il y a quelques mois et sur lequel la Ville doit encore se prononcer. Les prescrits urbanistiques poseraient problème et seraient démesurés. "On parle de 65 logements avec des immeubles à appartements sur la prairie et 44 ici avec des immeubles à quatre étages. Ça ne répond pas aux prescrits urbanistiques et ça ne s'intègre pas au quartier."
Les riverains ont peur qu’une telle construction augmente le risque d’inondations et de l’instabilité des sols dans cette partie du quartier. La complexité de la mobilité est aussi remise en cause. "Il faut savoir que c'est un quartier familial pour le moment où il n'y a que peu de circulation. Ça va créer un gros impact sur le trafic et la mobilité dans le quartier avec autant de logements."
Outre le potentiel manque d'ensoleillement qui en découlerait et la perte d'intimité vu la proximité des habitations, les habitants regrettent que la volonté soit de déforester cette partie du bois à hauteur de 70% et serait désastreuse pour la faune et la flore. Une initiative contraire au plan Canopée de la Ville de Liège. "Si on veut faire un plan Canopée où on dit qu'on doit replanter des arbres, ici on a une surface d'un demi-hectare complètement boisée avec des arbres qui ont entre 50 et 100 ans. Aller les abattre, c'est une hérésie."
Nous avons pu contacter la responsable du projet. Elle répond aux principaux arguments de nos intervenants. "On a vraiment étudié la conception du projet pour replanter un maximum d'arbres (+- 48%) sur les 70% impactés", précise Clotilde, Fally, directrice du développement d'Immobel Home Wallonie. "On augmente également la biodiversité sur le site via la replantation tout en oubliant pas qu'il ya des conditions d'accessibilité pour les nouveaux riverains et les existants. On conserve les cheminements piétons et on les rebalise pour ne pas qu'il y ait d'impact négatif sur ce qu'on va re-planter, et on favorise aussi tout ce qui est mobilité douce avec accessibilité à la Gare tout en maintenant une architecture plus contemporaine et plus agréable, plus intégrée que le permis précédent au niveau urbanistique."
Les riverains l’assurent, ils ne sont pas contre de nouvelles constructions mais ils demandent qu’elle soient conçues de manière raisonnable. L’enquête publique sur le projet d’Immobel se clôture en tout cas le 4 novembre prochain.