Trois projets immobiliers suscitent l'inquiétude des "Riverains des Waroux" à Ans
Il y a presque 2 ans, le collectif « Riverains de Waroux » était créé à Ans suite à l’annonce d’un premier projet immobilier inquiétant les habitants dans le quartier. Le collectif, qui compte aujourd’hui 130 membres, cherche à faire entendre ses préoccupations auprès des autorités communales et à faire connaître sa cause : la sauvegarde des dernières terres agricoles sur le territoire de la commune … surtout vu l’apparition d’autres projets dans le coin. Joachim Gilles et Alexandre Moers se sont rendus sur place.
En juin 2021, la société Prima House soumettait un projet de 80 habitations appelé « Jardin des Waroux » sur cette terre agricole à Ans. Un an plus tard, un autre projet de Thomas & Piron prévoit 41 habitations et la création de voiries de l’autre-côté de la rue. Deux initiatives privées qui suscitent l’interrogation dans le quartier. "On a deux préoccupations : une qui s'inscrit plutôt dans le fait de limiter l'étalement urbain et une seconde qui s'interroge sur les buts de ce projet. Il y a une étude qui le mentionne : il n'y a pas de demande de logements supplémentaires à Ans parce qu'il n'y a pas d'augmentation de la population", explique Zoé Crine, membre du collectif "Riverains de Waroux".
Les nuisances dues à une bétonisation et un trafic intensifié qui s'accumuleraient sur une voirie déjà abimée (et non loin de l'aéroport de Bierset) ainsi que la gestion des eaux préoccupent les riverains d’Ans et aussi d’Awans dont certains sont impactés. Nos intervenants regrettent que ces projets aient été envisagés de manière séparée et non globale. "Le domaine de Waroux était de base à vocation résidentielle. Maintenant, c'est devenu un domaine de transir entre des personnes qui viennent de la route entre Alleur et Xhendremael et la N3. On a des trottoirs qui sont pour la bonne partie de qualité relative et parfois même absents. Il est clair que si vous voulez passer avec une poussette et un enfant, ça devient difficile d'autant qu'il y a souvent des inondations quand il pleut", expose Serge, riverain d'Awans.
"Il nous manque une cartographie des puits de phosphate, une étude soignée de la montée des eaux et du ruissellement ainsi que des réflexions profondes sur la mobilité. Ces questions doivent obligatoirement trouver une solution avant d'aller plus loin", estime Michel, riverain ansois.
Si le Collège Communal doit encore se prononcer concernant l’ouverture des voiries pour le Jardins des Waroux, le projet Thomas & Piron a lui du plomb dans l’aile. "Une des spécificités du second projet est d'être à cheval sur les deux communes d'Ans et d'Awans. J'ai encore eu des contacts avec le bourgmestre d'Awans hier (NdlR : Thibault Smolders) et le problème d'hydrologie n'est pas encore levé", explique Grégory Philippin, bourgmestre de la commune d'Ans.
La préservation de la biodiversité demeure aussi prépondérante pour les Ansois. Des espèces animales y vivent et certaines sont protégées. "On a interrogé officiellement la DNF (Département de la Nature & des Forêts), ce qui est une obligation. Elle n'a pas répondu et donc son avis est réputé favorable. Néanmoins, nous savons qu'il y a une éventuelle présence de crapauds calamités et à ce niveau-là, on y sera particulièrement attentifs aussi."
À ces projets s’est ajoutée une initiative communale : la création d’un parking de 200 places à-côté du château de Waroux. "Le château a été considéré comme un projet à haute valeur patrimoniale. Dans ce cas-là, on peut aller chercher des subsides et ça permettra le cas échéant d'éviter les parkings sauvages, on vient aussi de créer une nouvelle piste cyclable mode doux."
D’ici quinze jours, le bourgmestre d’Ans devrait rencontrer les habitants afin de faire les point sur ces dossiers.