Un barrage pour grenouilles et crapauds à Dalhem
Des bénévoles de Natagora ont installé à Dalhem ce samedi un dispositif pour sauver les batraciens. D’un côté la forêt, de l’autre, un étang, et au milieu, une nationale. Traverser cette route, c’est la mort assurée pour les petites grenouilles qui veulent rejoindre ce point d’eau pour s’y reproduire. Alors on sort les pelles et les bâches, et en une matinée, un barrage est monté
« Il y a plusieurs espèces. En fait, les batraciens en général sont menacés. Ça c'est clair. Et dans le Pays de Herve, avec la disparition des mares, ils sont réellement menacés. Donc les endroits où ils sont encore présents et où il y a des passages de l'autre côté à travers la route, les grands routes, ça vaut vraiment la peine de faire des barrages comme ceci. Évidemment, ça mobilise beaucoup, beaucoup de volontaires et beaucoup de temps. Mais le résultat est là », explique Jean-Philippe Demonty, coordinateur pour Natagora.
« C'est la deuxième année que je viens et je trouve ça intéressant parce qu'on sauve quand même énormément de batraciens. On parle beaucoup de la biodiversité et donc si chacun y met pas un peu du sien, voilà. En plus, aujourd'hui, on a du beau temps, alors c'est quand même plus facile », sourit MArtine, une des bénévoles venue donner un coup de main.
En 2023, plus de 1100 grenouilles et crapauds ont pu traverser en toute sécurité grâce à ce dispositif simple et efficace, comme l’explique Gaëtan, bénévole : « Ils vont se retrouver face à cette bâche, ils seront bloqués donc ils vont choisir à gauche ou à droite. Et plus ou moins tous les dix mètres, on a posé un seau à ras du sol et ils vont tomber dans ce seau. Sauf que comme on ne passe pas toutes les cinq minutes, pour les protéger, on a mis une espèce de petit cachet au fond du seau où ils peuvent se protéger. Sinon, il y aurait des blaireaux, des aigrettes, des hérons qui pourraient passer et se nourrir très facilement. Et donc, à partir d'aujourd'hui, on passera 2 à 3 fois par jour quelques personnes qui se relaient le matin. Et il y a un groupe, voir deux les bonnes soirées, qui vont passer le soir à partir de 20h, 21 h 30. »
Nous n’en avons malheureusement pas croisé ce samedi matin. En effet, elles se déplacent surtout la nuit. Leur migration est sur le point de commencer, alors sur les routes des campagnes, attention aux batraciens qui traversent.
A. Gerday