BelGem, des trésors authentiques et anciens
Le vintage et la seconde main ont le vent en poupe. C'est aussi le cas en matière de joaillerie. À Liège, un jeune antiquaire bijoutier s'est spécialisé dans les bijoux anciens. Il propose à la vente des pièces uniques vieilles de deux siècles. Il met ainsi en valeur le patrimoine de la joaillerie française et belge de cette époque.
C’est un véritable trésor que l’on découvre en poussant la porte de la bijouterie BelGem. Dans cette bijouterie, on ne trouve que des bijoux anciens datant pour la plupart du 19ème siècle jusqu’aux années 1940. Guillaume Beguin, est l'antiquaire bijoutier qui a ouvert ce commerce il y deux ans. Approchant de la trentaine au moment de l’ouverture, il dépoussière l’image du métier.
"C'est vrai que ce n'est pas l'image qu'on a de l'antiquaire" déclare Guillaume Beguin, antiquaire spécialisé en joaillerie ancienne. "Pourtant, c'est un domaine qui connaît un renouveau. On a de plus en plus de jeunes clients qui viennent chez nous pour des bagues de fiançailles par exemple. Je pense qu'on a de plus en plus envie de retrouver de l'authentique, on a envie de retrouver de la qualité, et on n'a plus envie de certains standards."
Historien de formation, et passionné de gemmologie, un domaine où il a suivi une formation à Anvers, le bijoutier compte dans ses vitrines des pièces d’exception.
Celles-ci sont autant de traces du savoir-faire français et belge en matière de joaillerie des deux siècles passés. Parmi celles-ci, un remarquable collier en or signé Fernand Demaret reconnut et très bien coté à l’international. Mais aussi de nombreuses autres pièces, toutes uniques.
"Ce collier (photo ci-dessus) est un bijou d'époque art déco, donc des années 1910-1920" explique Guillaume Beguin. "La spécificité de cette pièce, c'est qu'on retrouve des saphirs calibrés sur sa partie basse. Ce sont des petits saphirs qui sont taillés pour ce bijou, et pas un autre. On a vraiment une pierre qui épouse le contour du bijou."
Ce sont là des bijoux authentiques, fruit d'un travail de commande et de collaboration entre les joailliers de l'époque et les tailleurs de pierre. Ce qui aujourd'hui a pratiquement disparu des standards développés avec la mécanisation de la production de bijoux apparue après la Seconde Guerre mondiale.
Des bijoux, des histoires, des découvertes
Au détour de salon, de vente publique ou bien en passant par des particuliers, l’antiquaire acquière ces bijoux, qui pour certains ont été portés par la noblesse française pendant le règne de Marie-Antoinette. Au-delà de leur beauté, et de leur valeur marchande, c’est aussi l’histoire des bijoux qui intéresse l’antiquaire.
"Il y a beaucoup de choses à dire sur les bijoux selon les époques" explique Guillaume Beguin. "Il faut à chaque fois décrypter le bijou. C'est un témoin du passé. Il s'inscrit dans une période. Il peut avoir des buts politiques. Il a une portée artistique, il représente un courant. Le travail, c'est de chaque fois retrouver le contexte, de finalement savoir dans quel univers ce bijou a été créé."
Au fil de ses expertises historiques et scientifiques par le biais de sa connaissance des pierres, l'antiquaire spécialisé en bijoux anciens fait de belles découvertes.
"C'est ce qu'il y a de chouette avec les bijoux anciens" déclare Guillaume Beguin. "En les étudiant, on peut par exemple redécouvrir des pierres comme le saphir vert qui était utilisé dans la conception de bijoux et qui ne l'est plus aujourd'hui."
Au travers de ce commerce, c’est une seconde vie qui est donnée à ces bijoux remarquables.
En deux ans, le jeune homme a trouvé sa clientèle, qui est composée de personnes de moins de quarante et de plus de cinquante-cinq ans.
Et contrairement aux idées reçues le bijou ancien, à qualité égale, n'est pas plus cher qu'un bijou contemporain. C'est même le contraire.
L'antiquaire aime à penser, que chez lui, on achète un bijou, une pièce unique et authentique, mais aussi qu’on fait de l’Histoire son histoire.