Codeco: les opéras et théâtres liégeois médusés
Ce mercredi, le Comité de concertation a fait part de nouvelles mesures pour lutter contre la progression de la pandémie. La culture est un des secteurs touchés par celles-ci. Les opéras et les théâtres devront fermer leurs portes dès dimanche. Une nouvelle qui a du mal à passer alors que les acteurs culturels ont tout fait pour ne pas devenir un lieu de propagation du virus.
La culture bafouée par une décision qu’elle n’avait pas vue venir. À l’Opéra Royal de Wallonie, Ottelo de Rossini sera présenté pour la dernière fois ce soir, avant que l’institution ferme ses portes. "C'est une décision que je ne comprends pas. C'est démesuré, irrespectueux et irresponsable. Cela ne met pas en valeur la culture et le travail que nous faisons. Nous avons porté attention aux demandes qui nous sont parvenues de la part des autorités. Il n'y a pas d'évidence que nous sommes un lieu de contamination. Ces fermetures à répétition vont finir par dégoûter le public", juge Stefano Pace, le directeur général et artistique de l'Opéra Royal de Wallonie-Liège.
Dans cette salle, l’air est renouvelé avec celui de l’extérieur tous les quarts d’heure. Le nombre de spectateurs est passé de 1 000 à 200 par représentation. Malgré cela, le couperet est tombé. Cet opéra de renom devra fermer ses portes tout comme les plus petites structures. Les artistes qui devaient y jouer sont également médusés. "Je suis solidaire avec eux. Lorsqu'il n'y avait pas de vaccination, la situation était différente. Maintenant, cela n'a plus de sens. Pour tout le monde, le coup est dur à encaisser", indique le directeur.
Les théâtre eux-aussi tristes et révoltés
Une billetterie fermée, un trait d’humour sur la devanture du théâtre de Liège. Les théâtres sont eux aussi concernés. "Je trouve que la volonté des autorités est assez claire. Il y a des enjeux économiques et des enjeux de communication, mais certainement pas sanitaire. C'est clair que nous ne sommes pas un lieu de contamination et pourtant, nous allons être fermés. Les jeux politiques sont assez minables. Il fallait taper là où ça faisait le moins de dégâts possibles", analyse Bertrand Lahaut, le responsable programmation et diffusion du Théâtre de Liège.
Le Trocadero annonce sa possible fermeture
Malgré les subventions qui sont accordées au secteur, les dégâts sont importants. Par exemple, au Trocadero, après plus d’un siècle d’existence, le célèbre théâtre risque de fermer ses portes. Un signe que ces fermetures à répétition sont loin d’être sans conséquence. (P.J.)