Covid-19 : la crainte des futures mamans
A cause du Covid-19, un certain nombre de femmes enceintes s’interrogent sur la manière dont elles souhaitent accueillir leur enfant. Elles sont quelques-unes à se renseigner et à peut-être envisager un accouchement à domicile, constate Cécile*, sage-femme indépendante.
« J’ai très récemment été contactée par deux dames en fin de grossesse parce qu’elles souhaitaient accoucher à domicile plutôt qu’à l’hôpital et je sais qu’une autre de mes collègues a également été sollicitée pour des cas semblables », ajoute Cécile.
Elle explique que plusieurs raisons motivent ces futures mamans à revoir leur plan. Premièrement, elles évoquent le risque d’être contaminées par le virus. Mais certaines dames expriment également la crainte de se retrouver seule lors de leur accouchement, sans leur partenaire. La sage-femme rassure : « Ici, ce n’est actuellement pas le cas. On ne connait que trop bien l’importance des contacts entre les parents et l’enfant lors des ses premiers moments de vie. C’est une chose essentielle à laquelle on essayera de ne pas toucher ».
La sage-femme, qui réalise plus d’une trentaine d’accouchements à domicile et accompagne une centaine de mamans à l’hôpital par an, précise qu’une prise en charge à la maison n’est cependant pas envisageable pour tous. « Ce n’est plus comme du temps de nos grands-mères qui donnaient naissance sur la table de la cuisine ! Une série de paramètres doivent être pris en compte ». Une bonne connaissance des antécédents médicaux est essentielle, explique Cécile. Par exemple, si vous avez déjà eu une césarienne ou si vous souffrez d’une pathologie pendant la grossesse telle qu’un diabète gestationnel, l’accouchement à domicile n’est pas recommandé. Des critères pratiques sont également pris en compte : il ne faut pas habiter dans un appartement difficile d’accès pour les ambulanciers, le lieu de vie doit être chauffé et se situer à quelques minutes d’un hôpital. Mais pour Cécile, c’est la relation de confiance qui se crée avec les patients et le médecin de référence qui est indispensable. « Cette relation se construit au fil des consultations, il est inenvisageable d’accepter une patiente en fin de grossesse que je n’ai jamais rencontrée ».
Cependant, il est aisé de comprendre pour la sage-femme que cette crise sanitaire questionne les futures mamans sur leur accouchement. Mais elle ajoute : « Je ne préconise ni la maison ni l’hôpital comme lieu idéal pour accoucher, l’important est de se sentir bien et en sécurité ».
*nom d’emprunt