"Prenez les jeunes en compte": Adrien, 16 ans, témoigne
"Génération en détresse", c’est l’intitulé d’une pétition lancée par un jeune esneutois. Ses propos illustrent la détresse vécue par beaucoup d’adolescents face à tout ce qu’engendre la situation sanitaire. Réouverture des activités sportives, reprise de l’école à temps plein et agrandissement de la "bulle" sont les principales revendications d’Adrien Charmetant.
Depuis plusieurs mois, Adrien, 16 ans, suit des cours en ligne tous les jours, une semaine sur deux. Devant son ordinateur, il prend note, écoute le professeur et se sent souvent seul, à distance. Face à l’absence de perspectives, l'élève de 5ème secondaire a publié une pétition en ligne : "Génération en détresse". Pour lui mais aussi pour tous les autres, il a mis des mots sur ce qu’il ressentait…
"J'aimerais bien pouvoir retourner à l'école, voir mes copains, avoir le contact avec le prof", explique Adrien. "On mérite d'aller à l'école et d'être éduqués. Les cours en ligne, cela ne fonctionne pas bien. C'est très compliqué, même pour les profs..."
Dans la bulle d’Adrien pour s’évader de ce monde confiné, il y a la TV mais surtout le téléphone. Cet objet a comme englouti la plupart des échanges avec son groupe d’amis. "Je passe beaucoup de temps sur mon téléphone parce que j'ai besoin de ces contacts sociaux", reconnaît-il. "Par exemple, hier, j'ai utilisé mon téléphone pendant 7 heures et 40 minutes, c'est énorme! Je parle avec mes copains mais ce n'est pas la même chose d'être derrière un clavier ou d'avoir le contact humain, se regarder, rire, ... Cela nous manque vraiment fort."
"A bout", "fatigué", "excédé", Adrien demande qu'on entende aussi les ados
Alors que l’adolescence devrait être la partie la plus croustillante de sa vie, le jeune Esneutois tourne en rond. Il mange à sa fin, certes, mais il ne peut plus pratiquer ses activités favorites comme le basket. C’est sûr, Adrien hurlerait bien. Par respect pour ceux et celles qui souffrent encore plus, il préfère parler calmement. Voici son message pour le Premier Ministre Alexander De Croo.
"J'aimerais bien lui dire: prenez les jeunes en compte", avance l'ado esneutois. "On devient aussi des personnes en danger. Il n'y a pas que les personnes âgées ou à risque, comme au début. Maintenant, toute la population est presqu'à bout. Il faut qu'on nous comprenne, qu'on nous considère plus."
Leur faire confiance, essayer autrement et pourquoi pas finalement... Après tout, ne dit-on pas que l’avenir est entre leur main ?
Stéphane Savaris