Une Bugatti ...pour rouler dans son jardin !
Il y a comme une petit air de Moslheim à Modave...
Molsheim, c'est le berceau historique des célèbres voitures de sport Bugatti, une ville d'Alsace qui abritent toujours les usines de la marque.
Modave, c'est la commune où Albert Leruth, vaillant septuagénaire, met la dernière main à la construction d'une "voiturette" très inspirée de la Bugatti 35.
C'est un modèle de légende, aux lignes épurées, qui a dominé les courses automobiles à partir du milieu des années 20 et pendant une dizaine d'années, que l'on reconnait aisément à sa belle robe bleue et à sa calandre en forme de fer à cheval..
" On m'a dit que quand Monsieur Bugatti présentait un nouveau modèle, son épouse venait déposer un paquet de cigarettes d'une marque française bien connue, et qu'elle exigeait que la couleur de la voiture soit exactement la même", sourit Albert Leruth. Lui aussi met son épouse à contribution, mais d'une toute autre manière : " J'ai bien quelques marteaux et quelques clés, mais je n'ai pas d'outillage professionnel. Pour donner la forme voulue aux tôles, on se sert d'habitude d'une plieuse ; moi, c'est simple, je n'en ai pas. Pour former la courbe du capot de la Bugatti, j'ai demandé à mon épouse de se mettre sur un coté de la tôle, et j'ai soulevé de l'autre côté, de toutes mes forces", se souvient Alain Leruth, sourire en coin.
"Les roues m'ont été données par une personnes de Vaux-sous-Chèvremont, qui a été sinistrée par les inondations", explique Albert Leruth, encore ému par l'intérêt que cette personne a prêté à son projet. "Il m'a fournit 5 galettes de roues de secours, avec un pneu étroit, qui correspond bien, en tenant compte de l'échelle de la voiture, aux dimensions des roues de la Bugatti 35",
Sous le capot, ce n'est pas le légendaire 8 cylindres, ni même le 4 cylindres : Albert Thys a logé derrière la calandre un moteur de tracteur de tondeuse. La voiture, c'est pour amuser son petit fils, pour rouler dans le jardin !
La "voiturette" est particulièrement réussie, avec ses lignes fluides, son poste de pilotage et son tableau de bord très complet. Albert Leruth aimerait pouvoir l'exposer au public, sans doute au printemps, et, pourquoi pas, discuter de sa passion, autour d'un verre, avec les visiteurs.