Les vergers ont été touchés par les gelées nocturnes.
Les températures nocturnes ont chuté ces derniers jours. Dans les vergers, les arboriculteurs sont inquiets, ces gelées tardives peuvent avoir un impact direct sur les récoltes à venir. À Warsage, un fruiticuleur bio constate déjà les dégâts sur les pommiers en fleur et les poiriers.
Dans les vergers, le soleil réchauffe l'atmosphère, après des nuits où le gel a fait son retour avec des températures de -3 à -4 degrés. Avec un hiver doux et un printemps humide, la nature s'est réveillée tôt cette année. Une vraie modification climatique, mais toujours avec un risque de gelées nocturnes. "On se rend compte qu'au fil des années, en statistique végétale, ça se réveille de plus en plus tôt avec des gelées qui ont toujours existé. Donc maintenant, le dégât est fait sur le fruit, sur les fleurs, sur les feuilles" explique Pierre-Marie Laduron, fruiticulteur bio à Warsage.
Conséquence, les pommiers toujours en fleurs ont souffert du gel et certaines variétés auront très peu de fruits. "Les fleurs sont parfois gelées et donc le pistil n'a pas fini sa fécondation, donc pas de fruits. Je reste cependant optimiste, car il y a eu une première floraison, il y a dix jours. Ces fruits-là sont déjà en place, donc la nature travaillera bien" explique Pierre-Marie Laduron, fruiticulteur bio à Warsage.
Par contre, pour les poiriers, les fruits sont déjà là, mais les poires risquent d'être moins belles. "Le froid a abîmé l'épiderme, ce qui fera qu'elle va grandir avec des squames ou une rugosité. Elle sera un peu moins jolie, mais toujours aussi bonne" explique Pierre-Marie Laduron, fruiticulteur bio à Warsage.
Pour sauver un maximum de fruits, certains arboriculteurs réchauffent l'air ambiant durant la nuit, mais cela a un coût et ce fruiticulteur bio ne peut l'assumer. "Cette année, avec deux nuits de gel, ça fait déjà environ 5. 000 euros l'hectare. J'ai 10 hectares, donc, faites le calcul, c'est très onéreux et puis, il faut le temps de mettre tout en œuvre. Travailler la nuit, c'est bien, mais on ne peut pas prendre du personnel trois jours de suite pour travailler la nuit" explique Pierre-Marie Laduron, fruiticulteur bio à Warsage.
Grâce à une vente en circuit court, ce fruiticulteur estime qu'il sera moins impacté que ses collègues qui travaillent avec de grosses coopératives. La récolte sera moins importante cette année, car la plante va dégager les fruits abîmés. En restera-t-il assez ? On le découvrira dans les prochains jours.