La N-VA fait campagne en Wallonie
Aux élections fédérales de juin, la N-VA présente des listes pour la première fois en Wallonie. Une candidature du parti nationaliste flamand surprenante mais qui n’empêche pas les différentes têtes de liste de faire campagne en allant à la rencontre des citoyens wallons.
Marché de Huy, 11H30, Evelien Barbieux, la tête de liste N-VA pour l'arrondissement de Liège distribue ses tracts et alpague les passants. A ce couple de retraités, elle détaille l'une des mesures de son parti :"Pour bénéficier du C.P.A.S., il faut être résidant depuis au moins cinq ans". Durcir les règles en matière d’immigration, c'est l'un des points phares du programme de la N-VA. Un programme que le parti répète désormais de notre côté de la frontière linguistique, certain qu'il peut également séduire en Wallonie. "Je pense que beaucoup de Wallons sont convaincus par nos points de vue : une immigration plus stricte, plus contrôlée, une sécurité sociale plus juste. Il faut aussi limiter le chômage dans le temps pour activer les gens" détaille Evelien Barbieux.
Sur le marché à Huy, certains passants se montrent en effet conquis même si la plupart s’étonne de cette présence. Pour plusieurs observateurs du monde politique, cela permettra surtout à la N-VA d’augmenter ses revenus. Une accusation que le parti réfute, et s’il se présente en Wallonie, c’est pour répondre à une situation économique jugée catastrophique comme l'explique le Député fédéral Theo Francken. "La Wallonie a des atouts immenses, vous êtes localisés dans le centre de l'Europe, vous avez beaucoup d'espace encoure, beaucoup d'autoroutes, une super mobilité. Alors pourquoi ça ne fonctionne pas ici ? C'est parce que le modèle ne fonctionne pas. Le redressement économique de la Wallonie c'est nécessaire parce qu'ici c'est désastreux avec 40 ans du P.S. C'est nécessaire d'avoir un changement ici en Wallonie aussi."
Côté institutionnel, la N-VA prône une augmentation de l’autonomie des régions. Le parti souhaite supprimer à moyen terme les transferts financiers nord-sud mais estime qu’il s’agit là d’une réelle opportunité pour la région wallonne. Pour Theo Francken : "il y aura encore des transferts, de la solidarité pendant plus de dix ans mais, à un moment donné, c'est nécessaire que la Wallonie se gère elle-même, elle doit être forte".
Avant de quitter Huy, les candidats N-VA ont fait arrêt à la centrale de Tihange. L’occasion pour eux de mettre en avant l’importance de l’énergie nucléaire. "On veut prolonger tous les réacteurs lorsque c'est techniquement possible, on veut investir dans les nouvelles technologies. Le renouvelable oui mais à 100% c'est impossible" souligne Evelien Barbieux.
Intérêt économique, stratégie politique ou simple provocation, la présence de la NVA en Wallonie n’a pas fini de faire parler d’elle. Pour ce scrutin de juin, le parti espère convaincre un maximum d’électeurs mais ne s’est pas fixée d’objectifs précis en termes de résultats.
L.O.