Les trois enseignements du scrutin électoral
Aux lendemains des élections, l’heure est désormais à l’analyse des résultats. Décryptage des trois enseignements du scrutin avec Loïc Perrin, assistant à la faculté de Science Politique de l'Université de Liège.
Une vague bleue en Wallonie, c'est sans aucun doute le premier élément à retenir des élections. "On a une droitisation de la Wallonie. Le MR est le premier parti avec près de 30%. Le PS chute mais se maintient à la deuxième place et Les Engagés sont désormais la troisième formation politique wallonne." détaille Loïc Perrin. MR et Engagés, deux partis qui pourraient gouverner ensemble au niveau wallon : "Le MR et Les Engagés obtiennent 43 sièges sur les 75 sièges du Parlement wallon, c'est plus que la majorité qui est nécessaire pour former une coalition".
Direction la Flandre pour le deuxième enseignement avec la N-VA qui reste leader. "On a longtemps pensé que le Vlaams Belang allait dépasser la N-VA mais non, elle reste le premier parti. C'est donc Bart De Wever qui sera aux commandes de la formation de l'exécutif du côté flamand" souligne le politologue de l'Uliège.
Enfin, troisième et dernier élément, le PTB en légère baisse en Wallonie, une surprise pour cet observateur de la vie politique. "On aurait pu penser qu'une partie des électeurs du PS et d'Ecolo, déçus de la participation gouvernementale se dirigent vers le PTB mais il n'en est rien. En fait, ce sont les trois formations de gauche qui chutent en Wallonie."
Place maintenant à la formation des différents gouvernements. S'il est trop tôt pour y voir définitivement clair, les résultats d'hier soir laissent apparaitre une solution : "Si on veut réaliser une réforme de l'État et donc avoir une large majorité des deux tiers, une option possible ce serait une suédoise édulcorée. C'est-à-dire la N-VA, les socialistes, les sociaux-chrétiens (Les Engagés et le CD&V) et les libéraux (MR et Open VLD)." Mais, poursuit Loïc Perrin, "il faut tempérer cette possibilité parce qu'on a vu que l'Open VLD pourrait ne pas vouloir participer à un gouvernement. On pourrait aussi se dire que le PS ne voudra pas monter dans un gouvernement au fédéral s'il ne participe pas au pouvoir au niveau régional."
Réponse dans les prochains jours voire les prochaines semaines.
L.O.