Quatre revendications pour une politique migratoire plus juste
Le collectif liégeois de soutien aux sans-papiers a présenté aujourd’hui ses revendications pour une politique migratoire juste et humaine. A quelques semaines des élections, ces différentes associations veulent peser dans la campagne électorale et convaincre les décideurs politiques.
Un changement de cap en matière de politique migratoire, c’est ce que prône le collectif de soutien aux sans-papiers. Il formule quatre propositions comme l’élargissement des voies d’accès légales au territoire ou la dépénalisation du séjour irrégulier. Des mesures qui doivent permettre d’améliorer le quotidien difficile des sans-papiers. "On n'a pas de droit à part l'aide médicale urgente (AMU) avec un accès limité aux soins et aux produits pharmaceutiques. Pour s'en sortir, il faut travailler mais dans l'illégalité puisque les sans-papiers n'ont pas le droit de travailler. C'est là que les sans-papiers sont à la merci de l'exploitation" explique Sandrine Tshibangu, elle-même en séjour illégal.
Le collectif propose également la mise en place d’une procédure de régularisation des sans-papiers avec des critères clairs. Une solution jugée économiquement avantageuse pour notre pays. Sandrine Tshibangu souligne "qu'une étude de la Banque nationale de Belgique a montré que les étrangers apportent plus à l'économie belge, qu'ils participent à une augmentation du PIB. Avec la pénurie des métiers et les problèmes économiques, on se dit qu'il faudrait régulariser ces personnes qui travaillent dans l'illégalité".
Les différentes associations estiment également que les récentes décisions politiques comme l’ouverture d’un nouveau centre fermé en Wallonie ou la loi favorable au retour volontaire vont à l’encontre de toutes leurs propositions. Pour porter ces revendications et faire évoluer les décisions, plusieurs évènements sont organisés. "Le CNCD 11-11-11 organise un apéro politique le 22 mai en soirée. Des représentants politiques et des citoyens prendront part à une table ronde sur la politique migratoire. Et le 1er juin, dans le cadre de la fête des Chiroux, Place des Carmes, il y aura toute une série d'activités pour porter nos revendications dans l'espace public et sensibiliser les électeurs et les électrices" détaille Ingrid Falque, la porte-parole du collectif liégeois de soutien aux sans-papiers.
Aux lendemains des élections, le collectif poursuivra son travail d’influence pendant les négociations politiques. Il espère ainsi que des mesures favorables aux sans-papiers pourront être inscrites dans l’accord de gouvernement.
L.O.