Un agent pénitentiaire toujours en service à Lantin après une condamnation pour trafic de drogue
Un agent pénitentiaire condamné pour trafic de drogue devrait commencer son service à la prison de Lantin, dès le 1er février. La situation fait par ailleurs l'objet de deux questions parlementaires à la Chambre.
Neuf agents pénitentiaires ont été inquiétés par la justice après la révélation d'un trafic de stupéfiants perpétré en 2017 et 2018 à la prison d'Andenne.
Lors de leur procès en première instance, la plupart des inculpés ont été condamnés à diverses peines, dont certaines d'emprisonnement. En juin 2023, la cour d'appel de Liège a rendu un arrêt définitif les concernant.
Un des agents toujours en fonction
Il apparaît que l'un d'entre eux, un agent originaire de Seraing, se trouve toujours en fonction. L'intéressé a été reconnu coupable d'avoir "détenu et cédé des quantités indéterminées de cannabis et de cocaïne, notamment en profitant de sa qualité de gardien pour faire clandestinement entrer ces produits au sein de la prison d'Andenne". La cour d'appel liégeoise l'a condamné à une peine de trois ans d'emprisonnement, assortie d'un sursis de cinq ans pour la partie de l'enfermement qui excède la détention préventive effectuée.
Parallèlement à la procédure judiciaire, une procédure disciplinaire a été activée au niveau de l'administration pénitentiaire. L'agent condamné par la justice a été dans un premier temps muté à la prison de Huy. Selon les informations de l'agence Belga, l'administration a ensuite décidé de muter le quadragénaire sérésien à la prison de Lantin dès le début du mois de février.
Les politiques s'emparent du sujet
Dans deux questions parlementaires écrites datant du 10 janvier, les députées Marie-Christine Marghem (MR) et Marijke Dillen (VB) interpellent le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt. "Comment expliquez-vous que ce gardien n'a pas été renvoyé de l'administration pénitentiaire?", demande notamment la libérale francophone, pointant du doigt une "défaillance pour la sécurité et la crédibilité de la direction générale des établissements pénitentiaires (DG EPI)". Demandant davantage de précisions sur le dossier, la députée Dillen s'interroge également quant au fait "qu'un gardien de prison condamné pour de tels faits puisse poursuivre sa carrière au sein de l'administration pénitentiaire". (Belga & P.J.)