La PAC met à mal tous les secteurs de l'agriculture
L’agriculture est en crise. Tous les secteurs sont concernés. Les agriculteurs vivent des heures difficiles. A Sprimont aussi on se mobilise et on dénonce les contraintes de plus en plus astreignantes de la politique agricole commune.
Comme en France, les panneaux de la commune de Sprimont ont été retournés, symbole de la colère des agriculteurs: les politiques font les lois à l’envers. En ligne de mire la Politique Agricole Commune de plus en plus astreignante. Dans cette ferme laitière, Alain Collienne gère aujourd’hui l’exploitation avec son fils Pierre. Tous deux ont la même passion du métier malgré ses contraintes.
« Il faut être né dedans pour savoir que même à 3 h du matin, il y a un vêlage, on se relève, on s'occupe de la vache et on s'occupe du veau. Le bétail, c'est le métier le plus astreignant qu'il puisse y avoir », commente Alain Collienne, agriculteur, producteur laitier.
Les journées sont longues et si l’on ne compte pas ses heures passées à l’étable ou sur le tracteur, on doit encore y ajouter tout le travail administratif imposé aujourd’hui aux exploitants agricoles. Tout doit être consigné.
« Tout est répertorié, le moindre morceau de prairie que l'on fauche ou que l'on pâture doit apparaître sur les plans. C'est beaucoup de paperasserie. Ça prend plusieurs journées par an de s'occuper de tout ça. Il faut vérifier plusieurs fois si on n'a pas fait d'erreur. Il faut parfois revenir dessus à certains moments de l'année parce qu'il y a des lois qui changent au fur et à mesure de l'année. Ça prend du temps », confirme Pierre Collienne, agricultreur producteur laitier de Sprimont.
Aujourd’hui, Alain et Pierre Collienne ont l’impression de perdre, petit à petit, les vraies valeurs de l’agriculture. Une agriculture en perte de vitesse.
En Belgique, sur 30 ans, le nombre d'agriculteurs a diminué de moitié et il y a moins d'un agriculteur sur cinq qui a un successeur », constate encore Alain Collienne.
Tous les secteurs sont concernés, et tous se mobilisent aujourd’hui car il veulent assurer la survie de leurs exploitations pour les générations à venir.
« Je n'ai pas le choix. On a des investissements qui sont partis pour quinze ou 20 ans. On a un lien à la terre. On ne se passerait pas de ce qu'on fait. Le lien aux animaux. Je n'ai pas envie de vendre toutes mes vaches que je connais depuis qu'elles sont toutes petites. Je suis attaché à mon métier ».
Si les deux agriculteurs n’étaient pas à Battice ce vendredi, ils manifesteront ce lundi soir à Sprimont. Un grand rassemblement est prévu dans une prairie à 18h avec des centaines de tracteurs. Une mouvement pacifiste pour éveiller les esprits des consommateurs et des décideurs.
Sophie Driesen