"Basilique expérience": une majorité des 541 réclamations contre le projet
Plus de 500 réclamations ont été adressées à la Ville de Liège dans le cadre de l'enquête publique relative au projet de réhabilitation de la basilique du Sacré-Cœur de Cointe. La ville, les promoteurs et les riverains nous répondent pour mieux comprendre ce qui pose problème dans ce projet.
Une salle d'escalade, un restaurant, un espace dédié au culte... L'enquête publique qui concerne le projet de réaffectation de la basilique de Cointe a pris fin ce vendredi. La Ville de Liège a reçu 541 réclamations. La majorité de celles déjà analysées est défavorable. Les riverains craignent surtout que ce projet ait un impact sur la mobilité de leur quartier. "La Ville réserve des points d'attention très importants concernant la mobilité dans le quartier et dans les rues adjacentes. Il y a aussi la question du parking qui est importante puisqu'on ne sait pas quelle est la fréquentation estimée de la salle d'escalade et du projet Horeca. Tout ça fait l'objet d'une analyse minutieuse. Nous demanderons des compléments d'analyses et d'études de mobilité", indique Christine Defraigne, l'échevine de l'Urbanisme. Depuis le début du projet, la Ville prend le rôle de facilitateur, mais n'a pas de droit réel sur ce site classé. "Nous continuerons à tenir ce rôle", conclut la première échevine de la Ville.
La mobilité... mais pas que !
En attendant le résultat de ces analyses, d'autres points du projet inquiètent les riverains. "Il y a des questions qui se posent aussi d'un point de vue écologique et architectural puisqu'on va construire un gros bloc de béton. Il y a aussi le point de vue mémoriel qui est important puisqu'il s'agit quand même d'un des plus gros espaces dédiés à la mémoire de 14-18", explique Bernard Wilkin. "On doit absolument faire quelque chose pour transformer cette basilique. C'était magnifique, il faut que ça le redevienne. Il faut que ça redevienne utile aussi, donc le projet en lui-même, il n'est pas dérangeant au niveau de la salle d'escalade. Le problème, c'est qu'on a l'impression, nous riverains, qu'on n'est pas vraiment considérés dans le projet. La communication est essentielle et elle n'est pas là la communication. On se retrouve un peu dans l'incertitude, on est en train d'inventer des choses qui ne sont peut-être pas vraies. Parce que de leur côté, les promoteurs ont peut-être la réponse, mais pas nous", analyse Laurence Caels.
"On est encore ouverts à faire évoluer le projet positivement"
À la tête de ce projet, les groupes Gehlen et The Wall, représentés par Marie Boutet: "On comprend que le projet puisse amener des questionnements. C'est tout à fait normal, mais on sait aussi qu'il y a eu beaucoup de désinformations autour du projet. On a dit qu'on allait organiser des mariages, qu’il allait y avoir des événements de centaines de personnes... Tout ça est faux. On est sur une salle d'escalade et sur un restaurant panoramique de 40 couverts."
Suite aux nombreuses réclamations lors de l'enquête publique, les promoteurs assurent rester à l'écoute. "On suivra évidemment ce que la Ville demandera. On est tout à fait ouverts à ce genre de discussion. D'ailleurs, on a eu une réunion très constructive avec une délégation britannique la semaine dernière, qui avait également entendu une désinformation autour du projet et qui, finalement, est très emballée de travailler main dans la main avec nous pour continuer l'aspect mémoriel au cœur de la basilique. Les discussions sont encore en cours et on est encore ouverts à faire évoluer le projet positivement", conclut-elle.
Depuis la sélection du projet en janvier 2022, il a déjà bien évolué en supprimant par exemple l'idée d’y construire un cinéma. Suite à ces réclamations, il pourrait donc encore se transformer pour mieux répondre aux préoccupations des riverains. (P.J.)