Chaudfontaine: le manoir de l'avenue des Thermes va disparaître
Un projet immobilier suscite l’émoi auprès des habitants de Chaudfontaine. Des appartements devraient en effet remplacer un manoir du 18ème siècle restauré début du 20ème siècle, et véritable témoignage de la belle époque de la cité thermale. Les riverains manifestent aujourd’hui leur émotion alors que le permis vient d’être accordé par les autorités communales.
Le manoir se situe en bordure de l’avenue des thermes de Chaudfontaine et fait partie de la belle époque de l’histoire de la cité thermale. Rénové il y a trente ans, le bâtiment est aujourd’hui devenu un chancre et s’apprête à disparaître du paysage. Un projet immobilier prévoit en effet sa démolition pour y implanter deux complexes à appartements. Les habitants de la commune sont déçus.
« Je suis moi-même architecte et spécialisé dans la restauration des anciens bâtiments et je trouve que ce manoir mérite sa place dans le quartier. Les promoteurs devraient tout au moins conserver la façade qui a un certain cachet», commente Eric Portier, riverain de Chaudfontaine-Sources.
C’est aussi l’avis de Philippe Labalue, ancien échevin calidifontain du tourisme, très attaché à son patrimoine. « C’est en effet dommage d’ainsi effacer les traces de l’époque florissante de la cité thermale. Ce manoir fait partie de notre histoire et il faudrait qu’il en reste une trace. La façade doit être préservée me semble-t-il. »
Malheureusement ce n’est pas ce qui est prévu par les promoteurs. L’ancien manoir devrait en effet laisser place à un ensemble moderne comprenant 24 appartements ne laissant aucune place à l’actuelle bâtisse de caractère.
« Je comprends l’émoi que cela suscite auprès des riverains », déclare Dominique Verlaine, l’échevin de l’urbanisme de Chaudfontaine. « Nous aurions bien aimé conserver la façade, mais la commune n’a pas tous les pouvoirs. Il faut savoir que ce projet est sur les rails depuis 2018 et concernait au départ 45 appartements. Ici le projet est plus en adéquation avec notre politique communale de revitalisation de ce quartier des Sources », ajoute-t-il.
Par ailleurs, l’échevin précise que « la procédure a été respectée et qu’une seule réclamation n’a été enregistrée durant l’enquête. De plus, comme le bâtiment n’est pas classé, rien ne pouvait s’opposer à l’accord de ce permis ».
Le permis a été octroyé le 8 mars dernier pour deux complexes qui se répartiront les 6.700 mètres carrés de la parcelle. Le début des travaux ne devrait pas tarder. Seul un recours au conseil d’état pourrait modifier le projet.
Sophie Driesen