Cristallerie du Val-Saint-Lambert : il est temps de former la relève
Fondée en 1826, les cristalleries du Val-Saint-Lambert ont connu un rayonnement international. Leurs pièces étaient acquises dans le monde entier. En art de la table, leurs services équipaient les maisons des grands de ce monde, les cristaux du Val-Saint-Lambert étaient vendus dans les magasins les plus prestigieux. Les cristalleries employaient au plus fort de leur apogées 5000 travailleurs.
Dans les années 60, ils n’étaient plus que 1300 pour tomber, en 2013, lors de la dernière faillite, à une cinquantaine à peine. Aujourd’hui, il n’y a plus que deux maîtres-verriers en activité et quelques autres collaborateurs.
Après le rachat de l’entreprise par l’homme d’affaires George Arthur Forrest, la situation s’est stabilisée. Les cristalleries sont toujours actives dans l’art de la table mais s’orientent aussi vers les objets de décoration avec, notamment, une nouvelle gamme de luminaires.
Durant tout un temps, les ventes s’effectuaient seulement sur le site de Seraing. Depuis peu, la distribution passe à nouveau par une dizaine de boutiques.
Ces dix dernières années, l’entreprise est allée de restructuration en restructuration en perdant la plupart de ses forces vives et sans grande possibilité d’envisager l’avenir. Aujourd’hui, elle envisage de former de nouveaux maîtres-verriers et maîtres-tailleurs afin de ne pas laisser se perdre un savoir-faire ancestral. Des accords ont été passés avec l’IFAPME et la Province de Liège pour permettre de former deux ou trois apprentis dans le cadre d’un système fort proche du compagnonnage. La formation devrait débuter fin mars, début avril, lorsqu’elle aura été validée par le ministère de l’Education.
Formés eux-mêmes par d’anciens confrères, les maîtres-verriers et maîtres-tailleurs actuels sont de véritables passionnés et sont prêts à partager leur savoir et leur savoir-faire. Il faut compter une bonne dizaine d’années pour parvenir à maîtriser les techniques et subtilités du travail du cristal.
F. Bonivert