Myopathie atypique: la hantise des propriétaires de chevaux
La myopathie atypique. Celle maladie est particulièrement mortelle pour les équidés. En 2013, la source de ces intoxications fatales a été identifiée, l’érable sycomore. Ce dernier est très présent en Wallonie et est même promotionné pour sa richesse en biodiversité. Certaines associations animales veulent supprimer cette espèce des plantations actuellement subventionnées par la Région wallonne.
C’est l’asbl Aide aux animaux qui s’alerte. Dans la liste de la Région wallonne des espèces éligibles à la subvention pour la plantation figure l’érable sycomore.
“C’est une hérésie que la ministre de l’environnement et de la nature, également ministre du bien-être animal, continue de donner des subventions pour un arbre qui tue des animaux dans d’atroces souffrances”, affirme François Hascher pour l’asbl Aide aux animaux.
En 2013 L’érable sycomore a en effet identifié comme étant à la source de la myopathie atypique. Cette maladie des pâturages est redoutée par les éleveurs car elle laisse aucune chance à l’animal intoxiqué.
“Personne ne souhaite un jour voir son cheval mourir de myopathie atypique”, clame le Dr Dominique Votion, cheffe de travaux service toxicologie Faculté de Médecine vétérinaire ULiège. Elle travaille depuis des années sur le sujet et sait comment cette maladie est tant redoutée.
“Ce sont les plantules au printemps et les samarres à l’automne qui empoisonnent les chevaux. L'érable sycomore, même éloigné d’une prairie, constitue un risque mortel. Mais tous les chevaux d’une même prairie ne seront pas nécessairement intoxiqués”, explique-t-elle encore.
Pour cet éleveur de Waremme, “c’est le manque de nourriture qui pousse les chevaux à manger n’importe quoi! Moi, touchons du bois, je n’ai jamais eu de cas et je m’en réjouis. Mais je dispose à tous mes chevaux de sport des points de fourrage pour qu’ils en aient toujours à disposition”, explique Michel Rigo, éleveur de chevaux de sport - Elevage de Longchamps.
Depuis que les services de l’Uliège ont identifié la source du mal, un accompagnement a été mis en place auprès des propriétaires de chevaux. Eradiquer l’érable sycomore est impossible mais on peut en limiter les risques, notamment par une gestion des prairies, au cas par cas.
“Nous accompagnons les personnes qui nous en font la demande dans la gestion de leur prairie. Cela peut-être des personnes qui ont déjà connu des cas de myopathie atypique, mais pas seulement. Maintenant que l’on connaît la source des intoxications, il faut réduire la pression toxique au maximum pour que les chevaux soient le moins exposés aux risques”, commente Arnaud Farinelle de Fourrages mieux asbl.
L’érable sycomore est l’une des espèces les plus répandues en Wallonie, et si elle représente un danger potentiel pour les chevaux, elle n’en reste pas moins riche pour la biodiversité.
“Nous avons bien sûr été interpellés à ce sujet”, confirme Céline Tellier ministre wallonne de la Nature, de l’Environnement et du bien-être animal. “Nos services sont en pleine réflexion. Il n’est pas exclu que cette espèce soit retirée des subventionnements”, avance-t-elle. “Rien n’est décidé encore”.
Précisons toutefois que ces dernières années, on a enregistré une très nette diminution des cas de myopathie atypique. Les découvertes scientifiques, il faut le souligner, mais aussi les conditions météorologiques, y sont pour beaucoup.
Sophie Driesen
https://www.myopathie-atypique.uliege.be/cms/c_4322323/en/myopathie
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