PFAS : une forte concentration au TFA dans la Mehaigne
Ce lundi, une nouvelle étude européenne a révélé une présence de TFA, un dérivé de PFAS non surveillé, dans les rivières. Pour la Belgique, un prélèvement a été testé à Wanze, dans la Mehaigne. Et le constat est alarmant : parmi les 23 échantillons européens analysés, c’est la troisième rivière la plus contaminée au TFA. Explications.
C'est à Statte, où la Mehaigne se jette dans la Meuse, que le prélèvement européen a été effectué. Selon l’étude, ce sont 2.500 nanogrammes par litre qui ont été recensés dans la rivière. Un chiffre 5 fois supérieur à la limite fixée par la future directive européenne. Pour l’association Nature et Progrès, la situation est alarmante, et en lien avec les pesticides PFAS : "Il y a des pesticides qui sont largement utilisés en Belgique, qui sont à base de PFAS. Ces pesticides, évidemment, contaminent les sols et ensuite les eaux. Et selon les recherches qui ont été faites, même si le TFA peut avoir plusieurs sources, les pesticides PFAS en région agricole et en région rurale (comme c'est le cas de la Mehaigne), seraient la principale source en fait de cette contamination au TFA." rapporte Virginie Pissoort, responsable plaidoyer Nature et Progrès.
Loin des hauts lieux industriels, cette contamination généralisée pourrait s’expliquer par l’importante activité agricole le long de la Mehaigne. En effet, avec son caractère très mobile, le TFA peut se propager dans les eaux de surface après avoir été pulvérisé dans des champs. Toutefois, ce polluant éternel n’a pas encore de réglementation. Un choix que l’organisation déplore. "Il faut interdire en amont ces pesticides à base de PFAS et ça, c'est vraiment essentiel. C'est notre combat prioritaire. Alors interdire les substances actives au niveau européen et interdire les autorisations de ces produits qui sont faits aussi au niveau fédéral, aussi. Bien sûr faire des mesures de ce taux de TFA dans les eaux, mais qui seraient en voie d'être prises." explique la responsable. "Car aujourd'hui, ce n'est pas mesuré. Il n'y a pas de données publiques et d'historique sur la présence et l'évolution de ce polluant éternel dans nos eaux."
Même si à l’heure actuelle, la toxicité du TFA est encore mal connue, cette pollution diffuse pourrait avoir de lourdes conséquences sanitaires.
L'étude de Nature et Progrès est à retrouver ici.
G.Lafuie