Le prix belge le plus important en vaccinologie pour un professeur de l'ULg
Alain Vanderplasschen, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Liège où il dirige le Laboratoire d’Immunologie et Vaccinologie, recevra ce samedi 10 décembre au Palais des Académies à Bruxelles le Prix GSK Vaccines, le plus important en Belgique dans le domaine de la vaccinologie. C’est la première fois depuis sa création en 1959 que ce prix scientifique prestigieux est attribué à un chercheur en sciences vétérinaires.
Ce sont les travaux dans l’étude et la mise au point d’un vaccin contre l’herpèsvirus de la carpe qui sont ici récompensés
Des enjeux importants pour des millions de personnes
Depuis le début des années 2000, ce virus cause des ravages au niveau mondial dans les élevages de carpe commune et de carpe koi. L’enjeu est considérable : la carpe commune est l’un des poissons les plus largement élevés en pisciculture avec une production mondiale de 4,5 millions de tonnes par an. Elle représente une source importante de protéines animales dans l’alimentation de millions de personnes principalement en Asie, en Europe de l’Est et au Moyen-Orient.
Sa sous-espèce, la carpe koi, est un poisson d’ornement pouvant valoir jusqu’à 100.000 euros. Après avoir séquencé le génome du KHV, le Pr Alain Vanderplasschen et son équipe ont mis au point un vaccin original en modifiant génétiquement le virus, l'empêchant de rendre les poissons malades tout en préservant la capacité du virus à initier une infection bénigne.
Le vaccin directement administré dans les bassins d’élevage stimule le système immunitaire des poissons et les protège de la maladie. Ce procédé breveté est aujourd’hui en plein développement économique. « Dans le cas du KHV, nous avons "atténué" le virus mortel pour en faire un vaccin en lui enlevant par génie génétique un gène essentiel à sa virulence. Notre vaccin est donc un OGM. Nos travaux illustrent le fait que certains OGM ont un potentiel bénéfique en protégeant la vie d’animaux qui, sans la vaccination, auraient succombé au virus dans d’atroces douleurs », souligne le Pr Alain Vanderplasschen. L’expérience acquise sur le KHV incite l’équipe du Pr Alain Vanderplasschen à poursuivre désormais ses recherches sur d’autres pathogènes du monde animal, notamment ceux qui déciment des espèces en voie de disparition comme l’anguille européenne.