Traitement des eaux usées : innovation de l'ULiège
L'Université de Liège a mis au point le démonstrateur PULSE (Phosphorus ULiège Sludge Extraction), un dispositif pilote qui permet de récupérer le phosphore à partir des boues séchées issues du traitement des eaux usées. Le phosphore est, en effet, un élément essentiel à l'agriculture et indispensable à tous les organismes vivants. Ses ressources sont limitées et il est donc primordial de ne pas les gaspiller.
Le processus commence par l'assèchement des boues qui sont ensuite broyées. La prochaine étape est celle de la lixiviation qui consiste à mélanger les boues avec de l'acide chlorhydrique afin d'obtenir un liquide noir concentré en phosphore. Le solvant passe ensuite par l'étape de l'extraction pour éliminer tous les contaminants. La dernière étape est enfin celle de la précipitation. Après ce procédé, on obtient un sel de phosphate conforme aux exigences légales de l'industrie des fertilisants.
Ce procédé de récupération permet de pallier à l'absence de ressources européennes en phosphore, comme l'explique Angélique Léonard, professeure ordinaire à l'ULiège : "Majoritairement, nous dépendons de l'importation. En Belgique, ce phosphore vient notamment du Maroc et de la Russie. Il est essentiel de boucler la boucle puisqu'on épuise ce phosphore et il faut donc le récupérer".
Ce procédé est plus durable et respectueux de l'environnement car il se substitue à l'incinération des boues, une méthode peu écologique. Si 70% des boues sont mises à profit de l'agriculture, 30% sont inutilisables à cause de la présence de métaux lourds et sont donc incinérées. Désormais, elles pourront être utiles à l'extraction du phosphore.
On estime que ce procédé pourrait permettre de récupérer 113.000 tonnes de matières par an. Le démonstrateur de récupération du phosphore est actuellement opérationnel au sein de la station d'épuration de l'AIDE à Oupeye. Il sera prochainement transféré vers une station d'épuration en Ecosse, chez d'autres partenaires du projet.
A. Mattina