ASBL "Terre" : Hausse significative des dons ... et des dépôts sauvages
Depuis leur réouverture, les recyparcs sont littéralement pris d'assaut. Nous l'avons encore vu récemment. Pourtant, pendant le confinement et la fermeture de ces parcs, la population s'est tournée vers d'autres organismes de tri et de recyclage. Considéré comme faisant partie d'un secteur essentiel, l'ASBL Terre a poursuivi ses activités. Près de 3.500 tonnes de vêtements ont été récoltées sur l'ensemble de la Province de Liège. Une hausse de dons qui ne s'accompagne pas forcément que de bonnes choses. Joachim Gilles et Jeff Gysebergt se sont rendus du côté d'Herstal, à l'un des deux centres de tri de l'association.
Depuis 6h du matin, Emery et Farid sillonnent les rues de l’arrondissement de Liège pour récolter le contenu des bulles de l’ASBL « Terre ». Par rapport à l’an passé, l’association a récolté 600 tonnes de vêtements supplémentaires entre avril et juin sur toute la Fédération Wallonie-Bruxelles, soit une augmentation de 15%. Les dépôts sauvages dans les bulles et aux abords ont également malheureusement augmenté avec des pics d’augmentation allant jusqu’à 20% par rapport à 2019. Des déchets qui peuvent blesser et infecter le personnel et qui sont parfois dissimulés dans des sachets.
« On observe des déchets de tous genres, que ça soit des déchets ménagers, du matériel de construction, de l’alimentation, … il y a même des cadavres d’animaux", raconte Emery, chargeur pour l'ASBL. "On est exposé à toutes sortes d’infections, que ça soit à cause de certains aliments pourris ou même des gants et masques usagés que l’on a retrouvé durant le confinement. »
Ces dépôts sauvages coûtent du temps et de l’argent pour l’ASBL qui est dans l’obligation de les ramasser. Terre doit débourser 130 euros pour éliminer une tonne de déchets sans compter les frais de collecte et de tri. Une perte d’énergie pour les chargeurs et les trieurs qui ont aussi du travailler en effectif réduit afin de respecter les distanciations entre travailleurs.
« On a travaillé avec une équipe beaucoup moins conséquente donc on n'a pas pu absorber cette augmentation dans les dons", explique Geneviève Godard, chargée de communication pour le groupe "Terre". "On a du stocker une partie de ce qu'on recevait. Mais avec nos magasins qui étaient fermés aussi, on a reçu beaucoup, on triait peu et on n'a pas pu écouler cette marchandise-là. On peut l'écouler maintenant que les magasins ont réouvert. Les soldes ont commencé mais on voit que le public a du mal à pousser les portes de nos magasins en ce moment. Les soldes démarrent très difficilement."
Fait rare : « Terre » a du utiliser des locaux et de l’espace supplémentaire et a même du louer des entrepôts pour pouvoir tout stocker. 1000 tonnes sont encore en attente d’être triés et/ou recyclés/ Pour l’ASBL, cette hausse des dons s’explique notamment par la fermeture des recyparcs durant le confinement. La population a eu plus de temps pour trier ses garde-robes mais la qualité des vêtements donnée n’est pas forcément meilleure.
« Pour ce qui est des marques, on en retrouve beaucoup moins qu’avant", confie Suzanne, l'une des trieuses du centre à Herstal. "Fatalement, comme c’est la crise, les gens font plus attention à ce qu’ils portent et les gardent plus longtemps, et ne savent pas forcément s’en procurer non plus. Ce qu’on reçoit est d’une qualité moindre par rapport à ce qu’on voit généralement. »
Comme l’explique Geneviève Godard, les donneurs manquent encore de bons réflexes lorsqu’ils se débarrassent de leurs vêtements. Pour connaître la liste complète de ces gestes à avoir, rendez-vous sur le site www.terre.be.