Bpost s'allie à la poste ukrainienne et lance une récolte de dons
Depuis le 21 mars, Bpost a lancé une récolte de dons en faveur des Ukrainiens. Le 4 avril, des chauffeurs Bpost volontaires rejoindront la frontière pour les donner directement à la poste ukrainienne.
C'est en voyant une factrice qui porte un gilet pare-balles lors de sa tournée qu'on se rend compte des nouvelles conditions de travail des employés de la poste ukrainienne. 60 000 travailleurs sont sur place pour distribuer des lettres, des colis, mais aussi des vivres comme nous l’indique le président d’Ukrposhta, un Montois d’origine. "Ils travaillent dans des conditions très stressantes. Lorsqu'ils ont enfin un peu de repos, ils doivent dormir dans des bunkers pour être tranquilles. Ce sont des conditions horribles, mais ils se sentent utiles et ils sentent qu'ils participent à la résistance ukrainienne, donc ils continuent", explique Benoît Pleska.
Ukrposhta a pris l’initiative de demander l’aide de ses homologues. Parmi eux, Bpost qui a répondu à l’appel. "La poste ukrainienne a lancé un appel à l'aide et nous y avons répondu favorablement. Dès lors des boîtes sont placées dans tous les bureaux de poste pour recueillir les dons qui seront directement acheminés par nos camions à Ukrposhta, qui les redistribuera directement aux Ukrainiens", détaille Laura Cerrada Crespo, la porte-parole de Bpost.
"La famine guette ces 40 millions de personnes"
Des boîtes de conserve, des produits d’hygiène, de la nourriture pour animaux. Ces trois types de denrées sont les plus recherchées par les Ukrainiens actuellement. "On a 40 millions d'Ukrainiens qui sont restés sur place. Ils se sont souvent dirigés vers l'intérieur des terres, où la situation est plus calme. Avec nos équipes, nous allons partout dans le pays pour les aider. Nous leur distribuons les lettres, les dons, les pensions des personnes âgées qui n'ont pas voulu ou pu partir. Nous avons également mis en place un service qui permet aux personnes restées en Ukraine d'envoyer des bagages aux femmes et enfants qui ont quitté le pays. Les Ukrainiens ont réellement besoin des dons, car la famine guette toutes ces personnes et ces animaux", s'attriste le président du conseil d’administration d’Ukrposhta.
Pas énormément de dons jusqu'alors dans les bureaux liégeois
Au bureau de la Place du Marché, les employées regrettent de ne pas voir beaucoup de donateurs. "Je vais dans plusieurs bureaux à travers notre province. Ce que je constate, c'est que les dons sont plus nombreux dans les campagnes que dans les villes", analyse Aline Pawelek, collaboratrice commerciale pour Bpost.
Pour ceux et celles qui souhaitent donner aux Ukrainiens restés dans leur pays, c’est pourtant le moyen le plus sûr pour que les dons arrivent à bon port. "On connaît les difficultés que les dons de particuliers peuvent rencontrer à la frontière. Grâce à nos services, les dons peuvent passer sans être arrêtés ou réquisitionnés pour alimenter le marché noir. C'est pour ça que j'ai appelé nos homologues, car nous avons la capacité d'assurer l'acheminement des dons. Si un Liégeois donne aujourd'hui, il peut être sûr que son don arrivera dans les mains d'une personne qui subit cette guerre", confirme Benoît Pleska.
Le premier camion prendra le départ pour la frontière le 4 avril. Bpost espère que d’autres camions pourront partir par la suite, ce qui dépendra du nombre de dons reçus. (P.J.)