Grève de 48 heures dans les prisons
Dans tout le pays, le personnel des prisons est en grève pour 48 heures. Au centre des débats, la volonté du ministre de la Justice d'incarcérer les personnes condamnées à moins de 3 ans de prison.
À la prison de Lantin, 70% du personnel est en grève suite à la décision du ministre de la Justice de faire appliquer les peines courtes pour mettre fin à une certaine impunité. Pour ce faire, plusieurs maisons de détention devraient accueillir les nouveaux détenus, mais aujourd'hui, elles ne sont pas opérationnelles. "En fait, le juge d'application des peines, c'est un système qui est mis en place pour finalement mettre en prison les gens qui n’y rentraient pas avant, les peines de moins de trois ans. Et en fait, avec ce phénomène, comme il devait normalement ouvrir 17 maisons de détention et qu'à l'heure actuelle il n'y en a que trois ouvertes, ils ne savent pas englober et reprendre cette surpopulation qui va d'office se retrouver au sein de nos établissements pénitentiaires " explique Eric Manise le Président Service Public CSC de Lantin.
Des établissements pénitentiaires déjà surpeuplés, particulièrement à la maison d'arrêt de Lantin qui ne peut pas recevoir de nouveaux détenus dans des conditions décentes. "ll faut savoir que la Belgique est à plus de 17 % de surpopulation. Il faut savoir aussi que la Belgique est condamnée pour les conditions de détention des détenus. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'un détenu qui doit être seul dans une cellule, il est mis à deux et même à trois. Il y a aussi toute la vie qui se passe dans la prison, il faut savoir qu'il faut amener un détenu vers son avocat, vers son assistante sociale mais aussi distribuer les repas, ça ne se fait pas facilement non plus. Ici, à Lantin, on a un gros problème de douches, pour une section de 80 détenus, il y a quatre douches et dans les quatre, il n'y en a que deux qui fonctionnent" explique Yves Dethier, Président CGSP Lantin.
Une grève prévue pour 48 heures avec un service minimum aux détenus. Quant aux organisations syndicales, elles vont essayer de rencontrer les autorités pour demander une fois de plus le report de cette loi qui n'est pas applicable sans la mise en place des maisons de détention.