Grève générale en front commun pour de meilleurs salaires
Grève générale ce lundi avec en toile de fond l'accord interprofessionnel et la revendication d'une augmentation salariale au-delà des 0,4% prévus par la loi. Le blocage se fait sentir du côté des employeurs et les syndicats mettent aujourd'hui la pression en front commun.
C’est symboliquement au départ du site de Liberty Steel à Sclessin où 450 emplois sont menacés que la caravane de la CSC a entamé sa tournée ce matin. La grève générale de ce 29 mars touche tous les secteurs, publics comme privés, avec pour objectif de meilleurs salaires. Le mouvement a été bien suivi.
« On estime qu’on atteint un taux de 80% pour la grève générale d’aujourd’hui, ce qui est un succès et un signal fort à l’égard du monde patronal et plus particulièrement la FEB », affirme Jean-Marc Namotte, le secrétaire fédéral de la CSC Liège-Verviers-Ostbelgien.
Pour les syndicats en front commun, il faut aller au de-là des 0,4% proposés dans le cadre de l’accord interprofessionnel. Une revendication qui reste actuellement dans l’impasse. « Il y a des entreprises qui peuvent clairement se permettre d’augmenter le pouvoir d’achat de leurs travailleurs »,estime Jordan Atanasov, secrétaire permanent CSC-METEA.
La FGTB organisait de son côté une action haute en couleurs à la gare des Guillemins, où les cheminots voulaient marquer de 14 torches lumineuses, les 14 euros de salaire horaire minimum revendiqués plus spécifiquement par le syndicat. Mais d’une manière générale, il s’agissait en front commun de faire pression aujourd’hui.
« 0,4%, cela représente entre 4 et 6 euro brut d’augmentation pour les salaires des travailleurs pour deux ans. C’est indécent ! », clame Joël Thone, le président de la FGTB Liège-Huy-Waremme, « d’autant que ces mêmes entreprises enregistrent une augmentation de 4% des dividendes de leurs actionnaires ! ». « Sans compter que les patrons d’entreprises peuvent eux augmenter leur salaire comme ils le veulent sans marge salariale, c’est irrespectueux pour les travailleurs qui ont été particulièrement malmenés durant la crise », ajoute Jean-François Raquet, le secrétaire régional de la FGTB Liège-Huy-Waremme.
La proposition sur la table est donc loin de convaincre les syndicats qui se sont mobilisés en front commun pour cette grève. Ils rappellent que depuis janvier, 330.000 demandes de chômage temporaire ont été introduites suite à la crise.
Sophie Driesen