La solidarité s'organise au sein de l'école supérieure des arts de la ville de Liège
Les étudiants ont la vie dure en cette période de crise. Ceux de l’école supérieure des arts de la ville de Liège se mobilisent contre la précarité qui touche leurs pairs. Ils ont ouvert en février dernier leur propre épicerie sociale. Elle vient en aide à une cinquantaine d’étudiants chaque semaine.
Les étudiants de l’école supérieure des arts de la ville de Liège se sont mobilisés depuis plusieurs semaines déjà pour venir en aide à leurs camarades en détresse suite à la crise. Une épicerie sociale a été mise en place au sein de l’école pour offrir colis alimentaires et de première nécessité aux étudiants dans le besoin.
C’est le conseil des étudiants qui a lancé cette initiative. De grandes surfaces ont répondu à l’appel, mais des donateurs plus locaux contribuent également à alimenter les stocks de l’épicerie sociale. Les produits sont à disposition des étudiants tous les jeudis de 9h30 à 14h, avec le soutien de l’école.
« 1 étudiant sur 2 dans notre école rencontre globalement des problèmes financiers », constate Gaëtane Lorenzoni, la présidente du conseil des étudiants ESAVL-ARBAL.
« Il y a quelques semaines, nous avons lancé un sondage auprès des étudiants de notre école pour mesurer la gravité de la détresse psychologique et financière depuis le début de la pandémie après avoir reçu plusieurs mails et retours d'étudiants et de professeurs concernant notamment le décrochage et l'incapacité de s'alimenter convenablement. Suite aux réponseset témoignages que nous avons récoltés, le sondage nous a autant confirmé l'ampleur des dégâts psychologiques que cellede la précarité étudiante. »
Voici quelques chiffres du sondage (basé sur 139 réponses collectées sur 362 étudiants au total) :
36 étudiants ont perdu leur job dû à la crise sanitaire (soit 37,9%), soit 2 étudiants sur 5
23 étudiants ont vu leurs parents ou tuteur perdre son travail dû à la crise sanitaire (soit 16,5%) , soit près de 2 étudiants sur 5
68 étudiants rencontrent globalement des problèmes financiers, (soit 48, 9%) , soit 1 étudiant sur 2
33 étudiants ne peuvent pas s'alimenter confortablement du à leurs situations financières (soit 23,7%) , soit un peu plus d'1 étudiant sur 5
En ce qui concerne la détresse psychologique, les témoignages reçus concordent également avec d'autres sondages et questionnaires lancés par d'autres écoles ou organisations comme la F.E.F. Chez nous, 73 étudiants se sentent en décrochage scolaire (soit 52.5%), soit un peu plus d'1 étudiant sur 2.
Malgré la générosité, malheureusement, les stocks s'épuisent rapidement. Un appel est lancé à tout donateur.
"En parallèle, une collaboration avec Smartex est en préparation. Celle-ci permettra de récolter des fonds via la vente de t-shirts, sweat-shirts et tote bag. Les logos sont imaginés par le conseil des étudiants. Le résultat de ce projet sera accessiblesur une boutique en ligne (The Good Tee)." explique encore Gaëtane Lorenzoni.
L’objectif pour les étudiants est de prolonger cette opération solidaire jusqu’à la fin du mois de juin.
Un autre projet artistique va être lancé au sein de l’école sur la thématique de la précarité. Toutes les œuvres seront mises aux enchères pour récolter des fonds. On le voit, les étudiants de l’école des arts se démènent, pour la bonne cause.
Sophie Driesen