Des commerçants liégeois lancent un appel : "Notre ville est loin d'être morte !"
Entre les travaux et la précarité, la situation actuelle à Liège plombe le moral de nombreux commerçants. Face à la publication, de nombreuses photos de cellules vides d'une Liégeois sur les réseaux sociaux, certains commerçants ont pris le contre-courant en rappelant qu'une majorité des cellules restent occupées malgré ces temps difficiles et qu'elles ont besoin de leurs clients.
Entre les travaux et la précarité dans les rues de Liège, les fermetures de commerces s’enchaînent. Les cellules commerciales vides font beaucoup parler d’elles. Elles représentent environ 20% des cellules disponibles à Liège. Voyons donc le verre 4/5 plein, 80% restent occupées.
Pour contrer cette image de plus en plus négative, des commerçants se mobilisent. Par exemple, le patron du salon de coiffure "Victor" qui a publié des centaines de photos de devantures de commerces liégeois sur sa page Facebook pour redorer l'image de la ville. "J'en ai ras le bol de toutes ces communications négatives sur la ville de Liège. En ne disant que des choses négatives sur notre ville, on ne fait qu'accentuer et empirer la situation", analyse Joel Duchêne. "Ok, c'est dur, mais ça ne sera certainement jamais pire que ce qu'on a vécu pendant le covid. J'ai envie de continuer à me battre pour cette vile en laquelle je crois. J'ai hâte que les travaux soient finis pour voir le résultat final, une ville dont je serai certainement encore plus fier", conclut le patron du salon de coiffure.
"Il reste 384 commerçants à Liège, voyons le positif"
Joel n’est pas le seul à se mobiliser. Par exemple, il y a aussi Freddy et sa femme qui sont installés depuis 18 ans dans le passage Lemonier. Du haut de leurs 40 années de commerce, ce n’est pas la première crise qu’ils subissent. Ils appellent eux aussi à l'optimisme. "Il reste 384 commerçants à Liège et je trouve vraiment que c'est bien. Voyons le positif. Évidemment, les travaux impactent la circulation, les toxicomanes peuvent se montrer énervants, mais c'est le cas dans beaucoup de villes et pas qu'en Belgique. Je pense qu'il faut passer au-dessus de tout ça pour soutenir les commerçants liégeois à la place de rester chez soi et de commander sur Internet", déclare Freddy Mielich, le cogérant du magasin Mique-Mac.
À quelques pas de là, leur fille et son compagnon ont décidé d’ouvrir un commerce en octobre 2019 tout en sachant très bien que les travaux du tram allaient les impacter. "Les travaux, c'est aussi signe de renouveau. De meilleurs jours sont à venir et en attendant, on a encore des clients", se réjouit Tanguy De San, le cogérant du magasin "Les copines d’après".
"C'est vrai qu'il faut souvent payer un parking, comme ailleurs !"
Derrière ces devantures que Joel a mises en valeur, il y a donc des commerçants tristes de l’image qui est renvoyée de leur ville alors qu’elle continue à vivre. "Essayez de réserver un restaurant ou un spectacle, vous ne trouverez pas de places si vous ne vous y prenez pas une semaine à l'avance, vous n'aurez pas de places. Notre ville est remplie, les gens s'adaptent. C'est vrai qu'il faut souvent payer un parking, comme ailleurs ! Ça ne change pas de Maastricht avec ses parkings à 10€", argumente-t-il.
Plusieurs raisons peuvent entraîner la fermeture d’un commerce... Mais avec l'aide de clients qui restent fidèles, les commerçants peuvent souvent traverser les crises. C’est cet appel que ces commerçants veulent lancer à une heure où Liège a bien besoin de soutien. (P.J.)