Fermeture de la Villa des roses: symptôme de la fin d’une époque dans l'Horeca

Ce week-end, une page se tourne à Aywaille. La "Villa des roses" ferme ses portes après 86 ans d’ouverture. La famille Hausmanne a fait fonctionner l’établissement sur 4 générations. Après avoir vu évoluer le secteur et sa clientèle, elle tire le bilan de cette histoire de passion.

À 71 ans, Jean-Louis Hausmanne est toujours patron de l’hôtel-restaurant la "Villa des roses". Ce week-end, il rendra son tablier, après 52 ans passé à y travailler. "On a essayé de remettre l'affaire, mais nous n'avons pas eu beaucoup d'intéressés. Vous savez ça n'a plus la cote, l'Horeca et mes fils ne voulaient pas reprendre. Ils ont d'autres envies, d'autres passions et je les comprends. Il aurait fallu travailler avec un chef extérieur, alors qu'on a l'habitude de travailler en famille. C'est fort compliqué de trouver du personnel Horeca en ce moment, ils allaient se faire une vie impossible", analyse Jean-Louis Hausmanne en préparant une tête de veau, un de ses plats mijotés préférés.

"Nous devions répondre à moins de règles"

La "Villa des roses", c’est l’histoire d’une passion familiale : celle de recevoir. L’établissement a ouvert en 1936, il y a 86 ans. Depuis, 4 générations se sont succédé aux fourneaux de l'établissement pour rassembler les clients venus fêter mariages et anniversaire, ou simplement pour manger de bons plats mijotés, et goûter à leur accueil chaleureux. "Mes meilleurs souvenirs datent des années 70. C'est une époque merveilleuse durant laquelle nous devions répondre à moins de règles, nous cuisinions le gibier et le poisson prélevé dans les Ardennes. Nous finissions tous ensemble au coin du feu", se souvient Lucia Hausmanne, l'épouse de Jean-Lou.

Une histoire de passion qui a de plus en plus de mal à maintenir les vocations

Au fil des années, la société change. L’établissement aqualien se réinvente face aux crises financières puis à la pandémie. La passion ne suffit plus à entretenir les vocations et la main d’œuvre diminue. "Mon père, il vivait pour ça. À la fin de sa vie, il me demandait s'il pouvait m'aider en épluchant quelque chose ou en faisant revenir autre chose. C'était sa vie, sa passion", indique Jean-Louis. "Et il te l'a transmise", complimente Lucia, qui est tombée, elle aussi, dans cette passion pour l'art de recevoir.

Après 86 ans d’existence, la villa tire sa révérence. L’établissement est racheté par un particulier pour y développer un projet immobilier. Symptôme d’un secteur qui a perdu de sa candeur. Une histoire semblable à celle de nombreux établissement qui ont réussi à mettre en valeur notre terroir pendant de nombreuses années. (P.J.)

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