Plus de drogues à Liège: la police fédérale nous répond
Hier, nous vous parlions dans notre journal de l'augmentation du nombre de dépôts clandestins lié à la production de drogue. La police judiciaire fédérale a accepté de répondre à nos questions concernant ce phénomène et l'augmentation de la présence de certaines drogues dans notre province. Nous avons rencontré François Farcy, le directeur de la police judiciaire fédérale de Liège.
À Haccourt, sous le pont de chemin de fer qui traverse la Meuse, des dizaines de bidons de produits chimiques ont été découverts le 14 septembre dernier. Après analyse, il semblerait qu’ils aient été utilisés pour produire notamment des amphétamines. Ces dernières semaines, les dépôts se multiplient dans les zones de police de notre province. Par exemple, dans la zone de Hesbaye qui couvre 9 des 84 communes de la province de Liège. "Sur notre zone, nous avons découvert 4 dépôts de ce type depuis le mois de juillet. C'est un nouveau phénomène pour nous. Nous n'avons pas beaucoup d'informations, car ces dépôts ont lieu sur des chemins de remembrement. Il n'y a pas eu de témoin", explique le commissaire Parmentier, directeur opérationnel de la zone de police de Hesbaye.
"Plus que l'année passée et l'année n'est pas encore terminée"
La police judiciaire fédérale confirme cette augmentation. "Ce n'est pas un phénomène nouveau, mais il est vrai qu'il y en a plus que l'année passée alors que l'année n'est pas encore terminée. Cela ne veut pas dire que tous ces laboratoires sont chez nous. Historiquement, les laboratoires de production de drogues de synthèses se séparent de part et d'autre de la frontière belgo-néerlandaise. Nous n'avons pas d'informations qui permettent d'affirmer que le nombre de laboratoires a augmenté", détaille François Farcy, le directeur de la PJF de Liège.
Méthamphétamine, ecstasy, GHB ou encore kétamine. Malgré le fait que ces drogues de synthèses sont produites chez nous, ce ne sont pas les plus utilisées par les consommateurs belges et liégeois. Parmi les plus consommées, on retrouve le cannabis produit largement en province de Liège, mais aussi la cocaïne et l’héroïne qui ne sont pas produites sur notre sol. "Ce qu'on peut retrouver, ce sont des laboratoires d'extraction, mais il n'y a pas de production de cocaïne et d'héroïne chez nous", confirme le directeur de la PJF liégeoise.
Des trafics de plus en plus violents
Le conseil communal de Liège a d’ailleurs abordé ce lundi les problèmes liés à l’augmentation de la consommation de drogues à Liège. "En effet, on doit être vigilant. On sait que le trafic engendre de plus en plus de violence sur notre territoire. C'est une réalité qu'il ne faut pas sous-estimer. Nous devons continuer à être attentif", souligne François Farcy. En ce qui concerne ces dépôts de produits, la police fédérale poursuit ses investigations afin que le phénomène arrête de se répandre.