Un chouchou pour sortir en toute sécurité
Huit jeunes filles du Val Notre Dame, à Antheit, se sont lancées dans la confection de chouchous. Pas n’importe lesquels puisque ces chouchous leur permettraient de sortir faire la fête en toute sécurité.
C’est un chouchou qui peut passer de la queue-de-cheval au poignet et ensuite sur des verres en soirée. Ce nouvel accessoire a été créé par des étudiantes de rhéto qui veulent pouvoir faire la fête l’esprit tranquille, sans la crainte de se faire droguer en soirée. « Ce sont des chouchous anti-drogue. On va pouvoir sortir une petite pochette du chouchou qu’on va mettre sur le verre. On ne saura donc pas nous mettre de drogue, comme du GHB, dans le verre. C’est donc pour protéger les jeunes filles et les jeunes garçons », explique Camille Del Marmol, une étudiante de rhéto du Val Notre-Dame et productrice des chouchous.
Une idée originale qui prend tout son sens lorsqu’on est adolescent, surtout au vu des histoires dévoilées dans l’actualité récemment, mais aussi lorsque l’on connaît des victimes. « En fait, l’idée est venue, car une des filles du groupe a une connaissance qui a été malheureusement droguée en soirée. Cela nous a touchées. On est jeunes, on sort et, je pense, on est les premières cibles… Surtout quand on voit tout ce qui se passe en ce moment. C’est pour cela qu’on a décidé de créer des chouchous avec un protège-verre », développe Elisa Gérard, l’étudiante du groupe nommée PDG de leur mini entreprise, nommée « Pretty Secure ».
Celle-ci a été créée dans le cadre d’un cours de d’exercice pratique du commerce dans leur école. « Il s’agit de mettre les jeunes face à une activité de vente et de réalisation d’un produit. C’est surtout une expérience entrepreneuriale qui leur permet de comprendre toutes les facettes et toutes les difficultés qu’il y a aussi à entreprendre. Elles doivent surmonter toute une série d’obstacles bien concrets puisque là, elles manipulent vraiment de l’argent et des actions », explique Philippe Goris, professeur d’exercice de pratique de vente et de gestion.
Un exercice qui allie donc l’esprit entrepreneurial à la créativité et l’inventivité. « Je trouve que l’idée est géniale. D’abord, elle est originale. Ensuite, il fallait y penser… C’est une idée simple, mais porteuse. Je pense que cette entreprise pourrait même perdurer au-delà de l’école, mais cela ne dépend que d’elle, plus de moi. Mais, l’idée est originale et ça, c’est très important », ajoute-t-il chaleureusement.
Le brainstorming, l’achat des tissus et enfin la confection à la machine à coudre, elles font donc tout elles-mêmes. « On va tout produire ici, avec plusieurs machines, toutes ensemble. On va travailler à la chaîne. Certaines découperont, d’autres coudront et les dernières assembleront », conclut Camille del Marmol.
Jusqu’ici, les filles financent la matière première en vendant des actions de leur mini entreprise. Dès janvier, 240 chouchous seront commercialisés. Si leurs chouchous venaient à connaître un réel succès, elles feraient alors appel à des ateliers de production externes pour les confections futures.
O.G.