Lunch Garden dépose le bilan : un repreneur déjà trouvé
Lunch Garden a annoncé lundi lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire son dépôt de bilan.
En amont, l'entreprise a cherché et trouvé un repreneur pour une partie de ses activités: CIM Capital. Cela permettra à 42 restaurants (sur 62) de rester ouverts.
"C'est le désarroi, la stupéfaction", a résumé, à la sortie du conseil d'entreprise extraordinaire, Stéphane Piron, secrétaire fédéral du Setca.
Bravant le froid glacial, deux employées de Lunch Garden fument une cigarette devant le siège de l'enseigne. "Cela fait 41 ans que je suis chez Lunch Garden. J'y ai commencé comme étudiante. On a des clients qui pleurent", confie l'une d'elles, émue, alors que la presse a bruissé tout le week-end de rumeurs de faillite de l'enseigne bien connue des Belges. À ses côtés, une collègue fond en larmes.
"Pour les travailleurs concernés, dont certains sont actifs chez Lunch Garden depuis des décennies, c'est comme si la vie s'arrêtait", confirme Stéphane Piron, la mine défaite.
Tous les travailleurs licenciés dans un premier temps
La faillite de l'enseigne, qui doit en principe être prononcée ce lundi, entraînera dans un premier temps le licenciement de tous les travailleurs. Sur la soixantaine de restaurants que compte actuellement Lunch Garden, 39 sont des restaurants gérés en propre par le groupe et 22 sont des franchisés, le dernier est un Bistro Garden. Au total, une petite vingtaine de restaurants (six en propre et 13 franchisés) devraient définitivement fermer leurs portes. A cela s'ajoute la franchisation prévue d'une petite dizaine de restaurants jusqu'ici en gestion propre.
Selon le CEO, Stephan Brouwers, environ 300 travailleurs sur les 600 de l'enseigne, franchisés non inclus, pourraient espérer garder leur emploi. "Mais cela se fera avec une autre manière de travailler et selon des conditions de travail différentes. Seulement 70% du personnel conserverait son emploi dans les restaurants qui seront repris", souligne Sandra Antenucci, secrétaire permanente pour la CSC Alimentation et Services. Au sein des franchisés appelés à poursuivre leurs activités, les pertes d'emploi atteindraient 50% du personnel.
Les primes de fin d'année et les salaires du mois de janvier n'arriveront pas tout de suite
Autre mauvaise nouvelle pour les travailleurs: les primes de fin d'année et les salaires du mois de janvier, malgré les promesses de la direction, ne seront pas payées prochainement. "Cela n'arrivera que dans plusieurs mois et via le fonds de fermeture d'entreprise", a encore déploré Stéphane Piron.
La procédure dite de "faillite silencieuse", à laquelle la direction de Lunch Garden a recouru pour dénicher un repreneur, ne passe pas non plus auprès des représentants des travailleurs. "Nous sommes mis devant le fait accompli. Cela met complètement hors-jeu les organisations syndicales", dénonce Sandra Antenucci. Un sentiment d'impuissance et d'injustice partagé par son collègue du Setca: "nous n'avons pas pu faire valoir nos arguments pour essayer de réduire le nombre de licenciements".
La plupart des restaurants Lunch Garden sont fermés ce lundi. Leur réouverture dépendra notamment du curateur, qui sera nommé dans la foulée de la faillite, et du repreneur pressenti, le fonds anversois CIM Capital. Quant aux syndicats, ils consulteront le personnel des restaurants dans les prochaines heures.