Grève spontanée au TEC Liège-Verviers : le mouvement se poursuivra au moins jusque vendredi matin
Un mouvement émotionnel spontané s'est déclenché aux dépôts de Robermont et de Jemeppe à la suite d'agressions vécues mercredi par trois conducteurs. Une réunion s'est tenue entre les syndicats et la direction ce matin.
Ce matin, les bus de Robermont et de Jemeppe ne sont pas sortis de leur dépôt. Pour cause, un mouvement émotionnel suite à plusieurs agressions vécues par les conducteurs. "La semaine passée, on a eu une agression sur la ligne 67 où cinq personnes n'étaient pas en ordre de titre de transport ont refusé de se mettre en ordre. Ils ont frappé la cabine du conducteur avec une telle violence qu'elle a éclaté en mille morceaux." explique Isabelle Tasset, porte-parole du TEC Liège-Verviers. "Hier soir, c'étaient des altercations avec des tiers. Un conducteur était mal stationné et a refusé de laisser passer le bus. De là, les choses se sont envenimées avec un refus de priorité de droite." Le mouvement s'est étendu aux dépôts de Rocourt, Bassenge, Omal et Verlaine. Au total, ce sont 109 lignes qui sont à l'arrêt ce jeudi 23 janvier.
Agressions à répétition
En 2023, 150 agressions ont été comptabilisées en Wallonie et à Bruxelles. Pour Fabian Quintiens, secrétaire régionnal CGSP, ces agressions à répétition, c’est la goutte qui fait déborder le vase : "On se sent démuni face à ce genre d'agression et on espère que ça change. Il faut que ça bouge. Les chauffeurs de bus sont là pour faire leur boulot, pour rendre service à la population et non pour se faire agresser." Du côté du TEC, la direction regrette la forme non préavisée de ce mouvement, mais en comprend le motif et condamne fermement les actes de violence à l'encontre de son personnel.
Plus de sécurité et de contrôle
Les délégués syndicaux étaient en réunion depuis 8h30 ce matin afin de réclamer des engagements auprès de la direction, notamment plus de sécurité. À l'issue de cette réunion vers 15h, certains engagements ont été pris. Pour les syndicats, il n'existe pas de solution miracle, mais ont obtenu un renforcement des mesures en interne via leur service contrôle. "Une équipe de contrôleurs supplémentaires va être détachée pour des missions bien spécifiques aux endroits problématiques qui seront signalés. Nous avons également l'engagement d'un contrôleur qui est encore dans la réserve et qui sera nommé au 1ᵉʳ mars." détaille Fabian Quintiens. "Malheureusement, nos contrôleurs ne peuvent pas tout régler. Il faut que la police soit aussi plus présente, même si c’est déjà le cas. Mais visiblement, ce n’est pas suffisant pour enrayer le phénomène de violence."
Pas de reprise de service ce vendredi matin
Les mesures prises lors de la réunion de cette après-midi ont été jugées insuffisantes par le personnel. Une assemblée est prévue demain matin à 9h. D’ici là, les lignes à l’arrêt aujourd’hui ne reprendront pas le service, mais la situation reste évolutive et changeante selon les dépôts. Le TEC conseille tout de même une alternative au bus demain matin.