Fin des véhicules partagés à Liège ?
L’entreprise de voitures partagées Poppy a annoncé récemment sa décision de quitter Liège. Il y a quatre ans, le service de trottinettes Lime avait déjà quitté la ville alors entre les véhicules partagés et la cité ardente, est-ce vraiment le désamour ?
Réserver une voiture via l’application Poppy, voilà un geste que les Liégeois et les Liégeoises ne pourront plus effectuer d’ici quelques semaines. Poppy a en effet annoncé son souhait de quitter la cité ardente. En cause ? "Un taux élevé de vandalismes et d’accidents, rendant ses opérations non viables". La société et les autorités liégeoises ont pourtant tenté de trouver des solutions à cette problématique comme nous l'explique Bruno Sciannemea, conseiller mobilité à la ville de Liège : "Au niveau des actes de vandalisme, on a essayé de mettre en contact Poppy avec les services de police au niveau de la ville et c'est plutôt à ce niveau-là que les choses doivent se faire. Ce qu'on a fait de notre côté, c'est aussi voir dans quelle mesure on pouvait adapter ou non certaines zones de déploiement de Poppy de façon temporaire, pour voir si la situation s'améliorait ou pas."
Mais ce départ signifie-t-il la fin des véhicules partagés à Liège ? On n’en est pas encore là. D’autres opérateurs comme Bolt souligne en effet "ne pas constater de problèmes de vandalisme significatifs avec ses trottinettes." Même constat pour Cambio et ses voitures partagées pour qui cette différence en termes de chiffres tient peut-être dans le mode de fonctionnement de ces entreprises. Pour Frédéric Van Malleghem, Directeur de Cambio : "il y a vraiment cette relation où on paie un petit abonnement mensuel à 2,3 ou 4€. Ce n'est pas énorme, mais on fait partie à long terme de ce projet. On n'est pas dans du one shot, dans une utilisation ponctuelle. Et ensuite, le fait que ce soit utilisé par cette communauté. Forcément, si votre grand-mère utilise la voiture pour aller faire ses courses, si vous utilisez cette même voiture pour vos déplacements professionnels, etc. Il y a un lien, il y a un contrôle social. On est toujours lié à un quartier aussi donc si on met trois voitures, il y a une centaine de ménages qui habitent à moins de 800 mètres qui utilisent ces voitures."
De son côté, la ville de Liège se veut également rassurante et estime être prête pour accueillir de nouveaux opérateurs. "Nous ne sommes pas vraiment inquiets puisqu'en fait, nous, on a justement un règlement qui est tout récent, qui a été adopté en septembre de cette année-ci et qui justement est là pour accueillir les différents opérateurs qui seraient intéressés par un déploiement à Liège. On a maintenant un attirail de réglementations qui nous permet d'accueillir sans aucun problème d'autres opérateurs, qu'ils soient en station ou en free-floating" précise Bruno Sciannemea.
Le départ de Poppy ne signifie donc pas la fin des véhicules partagés à Liège même si la ville se serait sans doute bien passée de cette publicité.