Collecte de textiles : inquiétude chez Terre
Depuis ce premier janvier, les textiles et chaussures ne peuvent plus être jetés avec les déchets ménagers. Ils doivent être placés dans les bulles de collecte. Cela inquiète les entreprises actives dans le recyclage, comme l'asbl Terre.
Les Belges connaissent depuis des années les bulles à textile où ils peuvent déposer les vêtements et chaussures dont ils ne veulent plus et qui sont toujours en bon état. Ce n’est pas encore le cas dans tous les pays européens mais cela va changer. Depuis ce 1er janvier, pour intensifier les collectes sélectives, une nouvelle directive européenne impose de ne plus placer les vieux textiles et vieilles chaussures dans les poubelles de déchets ménagers mais bien dans les bulles à textile. Ils ne peuvent être ni trop sales, ni mouillés mais ils peuvent être déchirés, abîmés, en fin de vie.
Cette nouvelle directive inquiète le secteur de l’économie sociale et notamment l’asbl Terre, basée à Herstal.
En 2024, elle a récolté 25 000 tonnes de textiles traitées dans ses trois centres de tri en province de Liège, Hainaut et Luxembourg. Depuis des années, elle constate une dégradation de la qualité de la collecte. Elle retrouve ainsi dans et autour de ses bulles à textile, des poubelles de déchets ménagers : nourriture, bouteille en pmc, langes, …. Cela peut représenter 16 à 17 % de la collecte.
En tout, seulement 7 à 8% des vêtements et chaussures collectés pourront être valorisés et vendus dans les magasins Terre. Le reste des textiles récoltés partira à l’exportation ou sera recyclé, en chiffons pour les garagistes par exemple.
A Liège, cette activité de collecte, recyclage et vente permet de maintenir environs 270 emplois, des travailleurs en insertion, la plupart sous contrat à durée indéterminée. Mais l’équilibre financier est fragile.
Si la collecte des textiles augmente en quantité et diminue en qualité, cela impactera directement les ventes et donc les revenus de l’asbl.
Celle-ci va donc rester particulièrement attentives dans les semaines et mois à venir. Elle fera appel si nécessaire aux intercommunales, qui elles verront les quantités de déchets à traiter diminuer, mais aussi à la conscience du citoyen.
En effet, celui-ci devra veiller à ne placer dans les bulles à textiles que des tissus propres et secs, les seuls qui pourront être valablement recyclés d’une manière ou d’une autre.