Violences sexuelles : les CPVS inscrits dans la loi

Les Centres de prise en charge de violences sexuelles - ou CPVS - sont officiellement inscrits dans la loi belge. Ces centres prennent en charge et répondent aux besoins des victimes de violences sexuelles. Accessibles 24h/24 et gratuits, ils centralisent l’accompagnement médical, médico-légal, psychologique et social. Une loi définissant l’existence et le fonctionnement de ces centres a été votée à la Chambre le 26 avril 2024. Elle est entrée en vigueur ce 1er janvier :

« Maintenant, avec la loi, les CPVS deviennent vraiment partie intégrante du paysage de soins de santé belge. Donc, ça veut dire aussi que tout leur mode de fonctionnement est guidé par cette loi, doit être respecté et que leur activité ne peut pas être liée à un changement de gouvernement ou de décision politique quelconque », explique Carine Thirion, coordinatrice du CPVS de Liège. 
 

Un des avantages majeurs de ces centres, c’est que toute l’aide est centralisée. Infirmières, psychologues et inspecteurs sont formés spécifiquement à la question des violences sexuelles et écoutent les victimes dans un seul lieu, de façon bienveillante et anonyme : « C'est un cocon. Et c'est la volonté justement que la personne se sente à la fois en sécurité et à la fois confortable. La démarche n'est pas facile et on a besoin de cette chaleur de l'accueil, aussi bien pour les victimes que pour nous aussi, on passe un long moment ensemble. On veut respecter le temps, donc on ne va pas dire à quelqu'un de se dépêcher de nous raconter quoi que ce soit ou de faire quoi que ce soit. On prend le temps dont la personne au besoin. Donc ce sont des prises en charge qui peuvent durer un certain temps, plusieurs heures. Et donc c'est important d'être confortable ici. »
 

Il existe 10 CPVS en Belgique, un par province. Celui de Liège, situé au CHU sur le site des Bruyères, fait partie des trois centres pilotes, qui ont ouvert en 2017. En 2024, 604 personnes ont poussé la porte du CPVS de Liège 

« On a une croissance qui est progressive. Si vous entendez les 604 victimes qu'on a eu cette année en 2024, forcément, ça veut dire qu'on a un peu moins de deux victimes par jour. Mais ce qui veut dire que les jours où on n'a pas de victime sont très rares, mais qu'il y a aussi régulièrement et de plus en plus régulièrement des jours où on a deux ou trois personnes en même temps. Donc on a dû agrandir les locaux pour pouvoir accueillir ces personnes. »
 

Trois nouveaux centres vont bientôt voir le jour en Belgique: près de Mons, Ottignies et Hal-Vilvorde. Désormais, les Centres de Prise en charge de Violences Sexuelles sont inscrits dans la loi, et continuent d'accueillir toute personne victime de violences sexuelles selon ses besoins, peu importe son âge, son sexe, ou sa situation.