Quand le futsal réunit la même bande d’amis depuis 41 ans à Saint-Servais à Liège
Même jour, même heure, même hall. Le refrain est le même depuis 1982 pour cette dizaine de purs Liégeois qui se surnomme la M.M.M.S.S.S. : pour le mini-foot messieurs du mardi soir au collège Saint-Servais. Cette bande d’amis qui a participé à prolonger cette coutume a gravité autour de cet établissement scolaire.
"J'étais un ancien de Saint-Servais d'où je suis sorti en 1979", explique François Dembour, créateur de l'équipe. "À la sortie, il y a le projet de construction d'un hall omnisports qu'on a regretté de ne pas avoir pendant des années. Le hall a ouvert, je pense, en 1981 ou 1982. Avec quelques anciens, on saute sur l'occasion. On contacte nos anciens profs de gym à qui on demande 1h de mini-foot. Pas de problèmes pour eux, chaque mardi, on a 1h ou 1h30."
Aujourd’hui, quelques piliers et membres fondateurs se retrouvent encore et toujours à 20h30 précises, au même endroit, 41 ans plus tard. Une longévité plutôt rare dans le monde du sport. "Beaucoup plus d'autres sports, le futsal, c'est un jeu", nous dit d'abord Bernard Dembour. "Et on a trouvé, même en vieillissant, ce côté enfant qui nous fait plaisir. Si ça tient depuis aussi longtemps, c'est aussi parce qu'on est très organisé dans tout. Et puis, ce qui nous lie très fort aussi, c'est un grand sens de l'amitié. Ca n'aurait pas tenu s'il n'y avait pas de respect entre nous. On ne joue pas avec des arbitres, il faut parfois mettre de côté ses frustrations."
Le foot en salle est aussi une affaire de filiation pour certains qui ont vu leurs enfants étoffer le groupe au fur et à mesure. Il n’y a pas à dire, ce sport fait partie intégrante de leurs vies. "Quand j'ai connu ma femme, je lui ai dit : 'Ecoute, il ya quelque chose dont il faut que je te parle d'une chose. Le mardi soir, c'est mini-foot et ça fait partie du contrat de mariage. Elle a accepté car pour elle aussi, c'est un jour de break'", plaisante Frédéric Bonhomme.
"On a commencé puis on a toujours continué avec au fur et à mesure, les études, les mariages, les naissances, les mises à la pension, ...", embraye François Dembour.
Le groupe a bien participé à certains tournois et s’est mesuré à certaines équipes de football mais ce sont ces amicaux entre eux qui dominent, eux qui ne se sont jamais inscrits dans une compétition officielle dont les horaires ne se mariaient pas non plus avec leurs emplois du temps. "On a dès le départ formé un groupe de 10-15 joueurs avec moins de blessures à l'époque. On était moins nombreux mais plus réguliers. On a toujours voulu que tout le monde joue chaque semaine, c'est pour ça qu'on s'est contentés de ça en termes de fréquence de match. Mais on y tenait beaucoup car ça nous permettait de prolonger la troisième mi-temps amicalement", termine Thierry Beguin.
La troisième mi-temps s’est de fait inscrite dans leurs habitudes mais si cette dernière se pratique avec modération, celle de perpétuer leurs autres traditions doit se faire avec passion.