"Les orphelins de François" : l'auteur Bernard Gheur nous emmène à la rencontre de François Truffaut
De François Truffaut, on a surtout retenu la filmographie exceptionnelle allant des «Les 400 coups» en 1959 à «Vivement dimanche » en 1983, en passant par «Jules et Jim», « la nuit américaine », des films qui feront de lui l’une des figures marquantes de la Nouvelle Vague du cinéma français.
Ancien critique de cinéma, devenu réalisateur, Truffaut était aussi un passionné de littérature. C’est sans doute cela qui l’a amené à répondre, en 1962, à un jeune liégeois qui lui adressait pour lecture une nouvelle intitulée « Le testament d’un cancre ».
Bernard Gheur était un fervent admirateur de Truffaut, il a néanmoins été très surpris de recevoir une réponse à sa lettre. Encouragé à poursuivre par le cinéaste, il transforme sa nouvelle en roman et suscite l’intérêt des éditions Albin Michel. Truffaut relira son tapuscrit et rédigera la préface du livre, tout comme sa dernière phrase. Une relation épistolaire est née entre les deux hommes. Seule la disparition de Truffaut, en 1982, y mettra fin.
Devenu journaliste à « La Meuse », Bernard Gheur a publié une dizaine de romans et récits. Dans son dernier livre, paru chez Weyrich, « Les orphelins de François », il évoque sa relation avec le cinéaste français et nous livre un portrait du réalisateur suite à un long entretien mené avec celle qui fut son épouse durant quelques années, Madeleine Morgenstern. Il relate aussi une multitude d’anecdotes de son adolescence à Liège fin des années 50 et dans les années 60 : la difficulté de rencontrer des jeunes filles alors que les pères jésuites de son collège surveillaient de près leurs élèves, les séances de cinéma qui lui permettent de s’évader de son quotidien, les souvenirs avec sa grand-mère qui vécut au Canada au début du XXème siècle, les premiers émois, …
Dans ce livre, Bernard Gheur présente surtout le côté littéraire de François Truffaut. C’est un récit en véritable champs contre champs, un regard à la fois pudique et plein d’humour qui devrait interpeller bien au-delà du cercle des cinéphiles.
"Les orphelins de François", Bernard Gheur, aux éditions Weyrich.
F. Bonivert