Liège chefs d'oeuvre: Daniel Mauch, Vierge à l’enfant dite de Berselius, 1530-1535
L’inscription sur le socle rend hommage à Daniel Mauch, l’artiste qui l’a sculptée à la demande d’un bénédictin de l’abbaye de Saint-Laurent de Liège, Pascal de Bierset dit Berselius.
Cet artiste, Daniel Mauch, est originaire de Ulm, en Souabe, c’est-à-dire une région de Bavière en Allemagne. Dès 1520, le protestantisme s’impose dans cette région. En conséquence, les églises et les couvents ne passent plus de commandes aux artistes dont nombreux vont s’exiler.
Liège est, à l’époque, une principauté épiscopale catholique sous l’autorité du Prince évêque Erard de la Marck, grand mécène qui participe au renouveau artistique de la ville suite à un 15e siècle troublé.
Cette œuvre sculptée est un chef-d’œuvre de la Renaissance dans nos régions. La Renaissance est un courant artistique de renouveau , qui se développe en Europe qui se développe entre le XVe et le XVIe siècle, qui prend appui sur le courant intellectuel Humaniste (courant intellectuel qui cherche à connaitre réalité du monde) et le modèle antique.
La Vierge se tient sur un croissant de lune et un être fantastique ressemblant à un dragon. Elle est coiffée d’une couronne étoilées. Ces éléments graphiques caractéristiques de la Vierge comme femme de l’Apocalypse, très souvent associée à une incarnation de l’Eglise.
De dimensions peu communes (trop petit pour être dans une église / trop grande pour la dévotion privée).
Son iconographie présente encore des réminiscences de l’art gothique : inspirée des belles madones et du beau style du gothique finissant : un déhanché prononcé du au poids enfant, douceur souriante du visage, position de l’enfant.
Les angelots coquins sous la robe de la vierge sont caractéristiques de la tradition Souabe, mais traduisent déjà une forme de laïcisation de l’art religieux.
Nouveautés artistiques : le corps de la vierge très perceptible sous son drapé met en évidence la beauté de son corps. Les connaissance anatomiques traduisent du courant humaniste et mettent en évidence l'expressivité du corps par le biais de la suggestion du mouvement.