Liège chefs d'oeuvre: Vierge à la donatrice et sainte Marie Madeleine
Cette œuvre de 1475 est attribuée à un artiste anonyme surnommé « Le maitre de la vue de Sainte-Gudule ». on connait d’autre œuvres de cet artiste, dans lesquels on peut reconnaitre des bâtiments bruxellois (d'où la justification de son patronyme).
La composition de cette huile sur panneau est structurée en 3 espaces distincts. Cette construction est assez fréquente dans ce type de production des artistes primitifs flamands = peintre du 15e siècle originaire des Pays-Bas.
A l'avant-plan, l'espace sacré : une belle madone vêtue de manière luxueuse et à la mode contemporaine du peintre. Tient sur ses genoux l’enfant Jésus qui joue avec un rosaire.
Le rosaire crée un lien matériel avec la donatrice, un personnage profane et sans doute commanditaire de l’œuvre, représenté en prière devant la Vierge. Donatrice accompagnée de sa sainte patronne protectrice, debout derrière elle se trouve Marie Madeleine, identifiable par son attribut, à savoir le pot à onguents. Il rappelle que c’est elle qui a lavé les pieds du Christ.
La coexistence de la donatrice avec des personnages sacrés s’inscrit dans le développement de la Dévotion Moderne, courant spirituel qui se développe dès la fin du 14e siècle en Europe du Nord. Ce courant met l’accent sur la vie intérieure personnel, favorisée par un sentiment de proximité entre l’homme et le divin. L’image sacrée doit inciter à la prière individuelle.
Au second plan, un espace intermédiaire avec une terrasse avec jardin en platebande qui constitue une transition visuelle et matérielle avec le troisième plan, à savoir l'espace profane.
L'espace profane est constitué d'une vue aérienne sur une ville portuaire entourée de murailles. Ville très certainement imaginaire.
Cette œuvre est un héritage de l’œuvre d’un autre peintre primitif flamand : Jan Van Eyck, et notamment son œuvre « la Vierge au Chancelier Rolin » conservé au musée du Louvre à Paris.
On y trouve des similitudes dans la mise en scène mais surtout dans la manière de mettre en œuvre les glacis avec de la peinture à l’huile, technique de les primitifs flamands vont maitriser, notamment pour le rendu illusionniste des textiles