Besoin urgent de locaux pour accueillir les sans-abris
Les demandes pour trouver un logement urgemment augmentent en cette période de crise. Les sans-abris sont de plus en plus démunis, car le plan grand froid a pris l’eau à la fin de l’hiver. Pourtant, ce début de semaine enneigé prouve le besoin de pouvoir se réchauffer.
L’abri de jour pour SDF installé boulevard de la Sauvenière est dorénavant fermé. Nadia Saibari et Benoît Lecoq, deux bénévoles pour d’autres associations de la région, s’inquiètent de cette fin du plan grand froid. Ce début de semaine enneigé rappelle l'urgence et le besoin de pouvoir se réchauffer en journée, mais surtout durant la nuit.
“Depuis quelques jours, j’en ai qui me téléphonent, qui pleurent parce qu'ils sont sous tente et qu'ils ont de la neige dessus. Un d'eux m'a dit qu'on allait le retrouver mort et il n'a que 28 ans. En plus, ils se cachent dans les bois. Il y en a un peu dans les terrils et, malheureusement, il n’y a plus rien”, partage Benoît Lecoq, co-fondateur de l'asbl "Benoît et Michel".
“Pendant le plan grand froid, la Ville a très bien travaillé. Willy Demeyer a payé des nuits d'hôtel au Campanile. Avec Caritas, on a fait les maraudes. Cela a été impeccable", rappelle-t-il. Et d'ajouter : "Mais les deux dernières nuits, il a fait froid et c'est vraiment la catastrophe”.
Des locaux pour se nourrir, se laver et se loger
D’autres abris de jour existent, mais les places ainsi que les horaires d’accueil sont limités à cause du Covid. Et les demandes pour se loger, comme pour se nourrir, ne font qu’augmenter avec la crise. Le restaurateur qui aidait d’ailleurs l'asbl "Benoît et Michel" à préparer ses colis alimentaires a dû fermer son snack italien pour cause de faillite.
“On aimerait bien trouver un local, un hôtel social aussi, afin de pouvoir accueillir des personnes qui viennent se laver, boire une tasse de café ou manger un petit bout, que ce soit une tartine, un repas chaud ou une potée”, explique Nadia Saibari. "On aimerait qu'on nous soutienne", conclut cette bénévole depuis un an déjà.
"L'urgence, c'est un local. On est aussi avec Coeur SDF, qui font des repas pour environ 100 personnes tous les samedis. Mais en plus des repas, ils proposent un accueil. Malheureusement, ils étaient rue Maghin, mais ils doivent changer de local. Donc ils se retrouvent à la rue", explique Benoît Lecoq. Et d'ajouter : "Nous, ce qu'on aimerait bien faire, c'est se mettre avec Coeur SDF".
Les dons restent le cœur de cette association. Mais sans local pour accueillir et nourrir ceux qui le demande, Nadia et Benoît se retrouvent bien démunis. Ces bénévoles rappellent que le froid n’est pas la seule difficulté rencontrée quand on vit dans la rue. Il y a aussi l’insécurité. Mais aussi la chaleur de l’été. En effet, les canicules peuvent être aussi dangereuses que le froid qu’on a connu ces derniers jours.
Mallaury Lehnertz