Des repas solidaires pour les sinistrés: restaurateurs et bénévoles se mobilisent
Un énorme service repas solidaire s’est mis en place depuis les cuisines du site Liège Atlas de Jupille. L’initiative revient à des restaurateurs liégeois qui via les réseaux sociaux ont mis en marche une véritable entreprise sociale. Des dizaines et des dizaines de bénévoles s’activent ici chaque jour. Une organisation spontanée et collective.
Des restaurateurs liégeois ont investi les cuisine collectives de l’école pour venir en aide aux sinistrés. Aidés des réseaux sociaux, ils ont amené avec eux des dizaines et des dizaines de bénévoles qui se relayent aujourd’hui à la confection de repas.
« Au départ, on confectionnait les repas à notre restaurant « Côté Cour et Côté Jardin », explique Charlotte Depierreux chef de restaurant à Liège, « mais les cuisines sont devenues très vite trop petites. On s’était fixés comme objectif 3.000 repas par jour, mais aujourd’hui, c’est le double qu’on va bientôt pouvoir fournir ! »
« Nous avons eu de grandes firmes qui nous ont livré des ingrédients, du frais, mais aussi d’autres vivres qui nous parviennent de particuliers. Nous on cuisine tout sur place avant de distribuer tout sous forme de repas. C’est énorme ! Là, j’étais au téléphone avec Barilla qui va nous livrer 6 tonnes de pâtes et 2 tonnes de sauce ! », sourit-elle encore.
Alors que l’on travaille non stop en cuisine, on fait de même au réfectoire pour la mise en barquette des repas, mais aussi pour l’épluchage de kilos et kilos de pommes de terre et la confection de sandwiches.
« Vous voyez la pile des casiers ici ? Ca vous donne une idée du nombre de pains que l’on a tartiné depuis ce matin. Des tartines au jambon, au fromage ou au sirop, du sacré et du sucré pour satisfaire tous les goûts », commente Caroline, une bénévole de Seraing.
« Moi, je rentre tous les soirs chez moi, et je profite de mon canapé et de ma télé, alors en retour, pour les sinistrés qui n’ont plus cette chance, j’épluche les patates pour qu’ils puissent au moins avoir le réconfort d’un repas chaud », explique Marie, une bénévole venue de Rocourt.
Tout ce qui est périssable est cuit directement, le reste est trié et stocké en réserve en fonction des besoins. Ici, les menus ne sont pas établis à l’avance, mais totalement improvisés. Et ça marche.
« On travaille en continu, les féculents et les viandes sont cuits directement et on propose des repas en barquettes qui seront mis au frigo avant d’être emportés par d’autres bénévoles qui vont sur le terrain », nous confie Sébastien Massin, responsable cuisine.
Sur place, c’est une vraie ruche. Une organisation spontanée qui commence à se structurer. Une équipe coordonne toutes les demandes avant de dispatcher les livraisons. Des repas qui pourront être réchauffés même sans électricité.
« On a mis en place des remorques avec groupe électrogène et four à micro-ondes pour les zones où le courant n’a pas encore été rétabli », explique Charlotte Depierreux. « les gens sont contents, et ils en profitent aussi pour recharger leur GSM. »
Une cuisine mobile, elle aussi improvisée, mais qui répond à un réel besoin des populations sinistrées. Cette camionnette en plein chargement, devait aller livrer ce matin du côté d’Aywaille et de Nessonveaux.
« C’est mon lieu d’origine », confie Charlotte, « c’est important pour moi de faire quelque chose. Mais on a très vite été dépassé par l’élan de solidarité ! C’est incroyable ce que les citoyens arrivent à mettre en place ! »
Une machine impressionnante, effectivement et qui peut tenir sur la durée.
« Ne manquent que des frigos ! » remarque Sébastien Massin. En effet, si les matières premières suivent bien, des frigos manquent pour stocker les repas. Un appel est lancé donc pour des frigos, ou des remorques ou camions frigorifiés…
Sophie Driesen
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