L'activité de Liberty Steel en péril à Tilleur et Flémalle
Les travailleurs de l'entreprise Liberty Steel de Tilleur et Flémalle (province de Liège) ont appris jeudi lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire que le plan de relance prévu pour éviter la faillite n'était plus d'actualité, indiquent à l'agence Belga les syndicats FGTB et CSC samedi.
En novembre dernier, la décision du tribunal du commerce a permis de sortir l'implantation liégeoise de Liberty Steel à Tilleur et Flémalle de sa procédure de réorganisation judiciaire sur la base d'un plan présenté par le groupe sidérurgique britannique. Ce plan garantissait notamment un refinancement et l'apurement des dettes par Liberty Galati, la plus grande aciérie intégrée de Roumanie. La filiale roumaine devait devenir le principal fournisseur de bobines laminées à chaud et permettre un approvisionnement de matière première. Un plan assez ambitieux d'après les syndicats.
Mais jeudi, pour une raison encore non justifiée selon les syndicats, les ouvriers ont appris que ce plan n'aboutirait pas. "Les travailleurs sont dépités. Cela fait deux ans qu'on nous annonce tout et son contraire," explique Jordan Atanasov, secrétaire régional CSC Metea à l'agence Belga.
Du côté de la FGTB, la décision ne surprend pas. "Nous n'avons jamais trop cru au plan car, depuis la reprise de Liège, le groupe n'avait pas montré beaucoup de clarté au niveau de ses finances. Ce n'est pas étonnant, mais c'est dommage qu'on ait dû subir la gestion de la société par ce propriétaire," constate Jean-Luc Lallemand, secrétaire régional FGTB Métal, contacté par Belga.
Sans ce plan et les 10 millions d'euros annoncés à l'automne, plus de 600 emplois sont menacés. "Le tribunal risque de considérer que les engagements pris ne sont pas respectés et il peut décider d'une liquidation ou d'une procédure de réorganisation judiciaire," craint Jordan Atanasov.
Pourtant, le secteur de l'acier fonctionne assez bien, mais un problème persiste sur les sites liégeois. "Le secteur est ultra porteur. La seule difficulté est que l'on n'a pas la liquidité pour acheter la matière première," déplore Jean-Luc Lallemand.
Une situation instable qui a poussé plus d'une centaine de personnes à quitter l'entreprise et à trouver du travail ailleurs. En attendant un éventuel refinancement et un repreneur, les salaires seront encore payés jusqu'aux premiers mois de l'année 2022.
Source : Belga